Musk, père et fils, par Luc Le Vaillant

Ces derniers temps, les maîtres du monde nous sont apparus en une triplette surréaliste. Dans le Bureau ovale, ce jour de février, se trouvent réunis Donald Trump, Elon Musk et X, l’enfant de ce dernier âgé de 4 ans. Exposée aux objectifs dans le saint des saints américain, cette trinité qui n’a rien de très catholique figure un tableau aussi saugrenu que grotesque qui aurait pu être peint par Salvador Dalí. Le pouvoir démocratique a ses rites et ses routines. Une fois le verdict de l’isoloir connu, la hiérarchie s’institue et la majesté se doit d’être unique. Ce trio inusité contrevient à cet ordre des choses, sans qu’on sache vraiment ce que signifie cette transgression qui hésite entre farce potache, négligence de parvenu et basculement anthropologique.

L’hypothèse la plus basique est que Musk a pris la main et qu’il impose sa décontraction libertarienne et sa brutalité technoïde au promoteur immobilier fatigué par les ans. Paypal, Tesla et SpaceX dézinguent les gratte-ciel ancrés dans le béton. A l’image, Trump paraît comme mis à l’écart. Il ronchonne sous sa mèche et semble crouler sous le poids d’un destin contraire. A l’inverse, en propulsant devant les projecteurs un môme qui marche depuis peu et parle a minima, Musk signifie à Trump, et à chacun d’entre nous, que rien ne sera plus jamais comme avant.

L’instrumentalisation des générations futures a toujours existé. John Kennedy a su politiser l’intime et instrumentaliser le familial, en mélangeant les univers et en fai