Gaza : 18 mars 2025, la trêve anéantie

Donald Trump avait promis la paix. Mais force est de constater que la guerre s’intensifie partout. Au Proche-Orient, le cessez-le-feu s’est brisé sur l’autel de l’opportunisme de Benyamin Nétanyahou, légitimé par le blanc-seing donné par le président américain. «La reprise des combats intenses s’est faite en totale coordination avec Washington», a confirmé David Mencer, un porte-parole israélien. Trump croit-il sincèrement qu’une paix durable peut résulter du «permis de tuer» laissé à Nétanyahou à Gaza pour assouvir des objectifs de guerre, de plus en plus insaisissables et flous alors que nombre de dirigeants du Hamas ont été tués sans que le mouvement soit vraiment terrassé ? Pour le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, «reprendre les attaques était la seule manière de récupérer les otages». Des 251 personnes prises en otage lors de l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, 24 sont présumées en vie à Gaza (34 autres ont été déclarées mortes par l’armée israélienne).

En quoi «négocier sous le feu», comme l’a annoncé Nétanyahou, permet-il de les sauver ? Il est devenu presque banal de dire que la question des otages n’a jamais été prioritaire pour le Premier ministre israélien. Fragilisé par ce qu’il a présenté comme une attaque existentielle contre le pays, Nétanyahou n’a pas vu après le 7 Octobre d’autres options qu’une réplique vengeresse. Mais un an et demi et des dizaines de milliers de victimes plus tard, qu’est-ce qui peut encore justifier de rompre de manière presque désinvolte la trêve ? Un cynique et sinistre calcul politique alors qu’il est touché par de multiples ennuis et une fronde interne ? Si, face à l’histoire, Israël n’a pas la responsabilité d’avoir ouvert ce cycle de mort, il a aujourd’hui la responsabilité d’avoir brisé le fragile accord de cessez-le-feu qui tenait péniblement depuis le 19 janvier, et qui avait, malgré toutes ses insuffisances, permis de libérer des otages et à la population gazaouie de reprendre espoir.