La folie des grandeurs du Maybourne Riviera, palace qatari de la Côte d’Azur, en procès

La silhouette du Maybourne Riviera casse la courbure de la colline. Le cube de béton et de verre s’adosse à l’éperon rocheux de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes). L’hôtel 5 étoiles est posé à pic, 350 mètres au-dessus du niveau de la mer. «La première chose à laquelle j’ai pensé, c’est comment fait-on pour ne pas tomber», dira l’avocat de la partie civile, Me Roger Ferrari, après sa première visite avec vue plongeante et panoramique sur Monaco et la Méditerranée. L’architecture du Maybourne Riviera donne le vertige. Ses tourments judiciaires aussi. Ce mardi 18 mars, l’établissement est au cœur d’un procès urbanistique au tribunal correctionnel de Nice. Détenues par l’ancien émir du Qatar, des sociétés se voient reprocher l’exécution de «travaux non autorisés par un permis de construire» et une «construction dans une zone interdite par un plan de prévention des risques». Les mètres carrés se sont ajoutés par centaines et un local a été construit en zone rouge, exposée aux risques sismiques. Les plans initiaux n’ont pas été suivis. La falaise est devenue nid d’aigle.

Ce n’est pas l’émir du Qatar qui a bâti là. Le Vista Palace existait déjà. Avec le même profil et le même panorama. Les souverains de la famille Al-Thani ont racheté l’affaire en 2014 dans le cadre d’un redressement judiciaire. Ils se sont lancés dans une complète rénovation. Des travaux qu’ils ont confiés à un expert originaire d’Irlande du Nord du nom de Patrick «Paddy» McKillen. C’est qu’il faut ten