«Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté» : bookmakers à l’ouvrage

«Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté» : bookmakers à l’ouvrage

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Il faut savoir être argentin. «Il est indifférent d’affirmer ou de nier la réalité de l’obscure corporation, puisque Babylone n’est rien sinon un infini jeu de hasard». Il faut lire la Loterie à Babylone, nouvelle de Borges, dont c’est la dernière phrase. Il faut l’art du conte et le sens du passé, le passage en douce de la fausse monnaie et des histoires vraies. Il faut voir ce film incroyable qui s’intitule Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté, aussi perché que son titre et aussi méta, sur la vie d’une famille de bookmakers à Buenos Aires organisant les paris d’une loterie clandestine. Petite entreprise mafieuse façon les Soprano après la mort du capo, où les femmes, la fille Maribel, l’épouse Alejandra, bien obligées de subsister, font tourner l’activité illégale, donnant les ordres aux lieutenants.

Il faut entendre les cantates de Bach amplifiées en fichiers MIDI accompagner les images sur l’orgue au vibrato rappelant les ondes Martenot. La réalité recèle des chausse-trapes, des doubles-fonds, des vérités enchâssées à des mensonges. Il faut être de la trempe de révéler la vérité en la maquillant en fiction – fiction de l’Argentine, de la dictature militaire, de la clandestinité, des milliers de disparus, et fiction biographique. Ce que l’on voit, du «faux réaliste». Les acteurs ont bien les noms de leurs personnages, les Felpeto, comme un documentaire. Les archives, les films en Super 8, prouvent

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