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C’est l’histoire d’une grande baignoire restée assez peu remplie durant des millénaires. Un robinet l’alimentait doucement tandis qu’une bonde vidangeait au même rythme, dans un bel équilibre. Mais, désormais, l’eau coule à flots, le surplus peine à être évacué et la baignoire menace de déborder. Cette baignoire, c’est une image de notre atmosphère. L’eau pourrait symboliser le CO2, majoritairement émis par la combustion de pétrole, gaz et charbon. Plus ce gaz à effet de serre s’accumule dans l’air, plus le climat se réchauffe. Heureusement, il y a la bonde : les continents (forêts et sols) et les océans. Depuis plusieurs décennies, chacun de ces puits de carbone naturels absorbe chaque année environ un quart des émissions, soit au total la moitié du CO2. L’autre moitié reste dans l’atmosphère. Sans ces écosystèmes, le changement climatique en cours serait encore plus sévère. Mais récemment, ce mécanisme naturel s’est réduit brusquement.
«En 2023, il y a eu un affaiblissement sans précédent de l’absorption du carbone par les continents de la planète», pose le physicien Philippe Ciais, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement du Commissariat à l’énergie atomique.
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