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Prévention
Le Premier ministre se déplace vendredi dans le département touché par de très fortes inondations le 17 octobre, et dévoilera à cette occasion le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique. Une série de mesures concrètes destinées à préparer le pays à vivre à + 4 °C d’ici à la fin du siècle.
Comment préparer le pays aux conséquences des évènements climatiques à répétition ? Le Premier ministre lance ce vendredi, accompagné de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Pour cela, il a choisi de se rendre à Givors, dans le Rhône, une commune touchée par les intempéries exceptionnelles de la semaine dernière. Il ira à la rencontre de commerçants et d’entreprises sinistrées, a précisé Matignon.
Le centre-est de la France a été frappé jeudi par des inondations d’une ampleur historique, entraînant notamment l’évacuation d’un millier de personnes, la fermeture de l’autoroute et de la ligne ferroviaire entre Lyon et Saint-Etienne. D’autres secteurs, notamment la ville d’Annonay en Ardèche, ont été particulièrement touchés.
Lancé en 2023 par le précédent ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, ce texte devait à l’origine être présenté à la fin de l’année dernière, avant d’accumuler les retards en raison de diverses autres échéances politiques. Le précédent gouvernement aurait souhaité le présenter avant l’été, mais les élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale ont bouleversé le calendrier.
+ 4 degrés en France d’ici à la fin du siècle
Conçu à partir de l’hypothèse d’un réchauffement de 4 °C en France d’ici à la fin du siècle (contre 1,7 °C à ce stade), ce plan a pour objectif de présenter une série de mesures concrètes destinées à préparer le pays à ses conséquences (inondations, érosion des côtes, canicule…). «C’est un plan qui est soumis à la concertation pour deux mois, de façon à recueillir le point de vue des parties prenantes, de faire éventuellement bouger certains éléments. Et ensuite, au terme de ces deux mois et de la synthèse que nous ferons des remontées qui nous seront faites, on le déroulera. Donc c’est l’enjeu de l’année 2025», a précisé jeudi Mme Pannier-Runacher sur Franceinfo.
Le plan d’adaptation «devrait avoir un double enjeu», a réagi Quentin Ghesquière, chargé de campagne et plaidoyer «inégalités climatiques» chez Oxfam France : «Corriger les insuffisances alarmantes des plans précédents, et répondre aux exigences d’adaptation des personnes les plus vulnérables, qui ne sont, pour l’instant, pas prises en compte dans les politiques d’adaptation du gouvernement.»
Il ne «doit pas être un énième objet de communication qui cache le désengagement de l’Etat. Il doit être opposable et contraignant, évaluable et financé», a-t-il ajouté dans un communiqué, dénonçant la baisse de cinq milliards à destination des collectivités dans le budget 2025 et la coupe de 1,5 milliard dans le Fonds vert, destiné à financer leurs projets de transition écologique.
Absence de neige en montage et érosion du littoral
«La question de l’adaptation au changement climatique ne fait plus débat et c’est déjà une victoire !» s’est félicité auprès de l’AFP Christophe Béchu, dont la décision de bâtir le nouveau plan sur un scénario plus pessimiste de réchauffement à +4°C avait été critiquée comme un renoncement à lutter contre le réchauffement climatique par certains écologistes.
L’adaptation «est une porte d’entrée pour accélérer davantage la prise de conscience sur les enjeux environnementaux», comme «l’accélération de l’érosion du littoral, les inondations, la sécheresse, l’absence de neige en montagne, le changement de nos pratiques agricoles», a ajouté ce proche d’Edouard Philippe (Horizons), redevenu maire d’Angers.
Le gouvernement avait annoncé le 17 octobre la publication début novembre des feuilles de route de la France pour l’énergie et le climat – les troisièmes éditions de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) – à l’occasion d’une mise en concertation publique, lancée après de nombreux retards.
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