Face au changement climatique, le Plan d’adaptation a minima de Michel Barnier

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L’édito de Paul Quinio

Gouvernement Barnierdossier

Si les annonces du Premier ministre ne sont pas creuses, elles seront forcément amputées par le contexte budgétaire. Et personne dans l’exécutif n’a les coudées assez franches pour fixer un véritable cap.

Michel Barnier aurait pu attendre encore vingt-quatre heures. Histoire de prononcer son discours sous une pluie battante, dans le Gard, le Var ou les Alpes-Maritimes, où est redouté ce samedi un nouvel épisode méditerranéen. Il n’était après tout pas à une journée près pour présenter ce troisième plan d’adaptation national au changement climatique, en chantier depuis deux ans et reporté à de nombreuses reprises. Le Premier ministre n’a évidemment pas choisi le Rhône par hasard pour ses annonces, le département ayant, lui aussi, été victime de pluies diluviennes et donc d’inondations la semaine dernière. Mais le décor de son intervention était inutilement bucolico-écolo. Et la propension du Premier ministre à regarder dans le rétro pour vanter sa clairvoyance plutôt que devant pour assurer aux Français qu’il leur propose un vrai cap pour lutter contre le changement climatique n’a rien de rassurant.

Avec 51 mesures, 75 millions supplémentaires pour le fonds Barnier de prévention des risques, le plan présenté vendredi et qui doit être discuté pendant deux mois n’est évidemment pas vide. Néanmoins, et Michel Barnier ne s’en est pas caché, sa présentation intervient dans un contexte budgétaire qui ne laisse augurer rien de bon. Certains arbitrages rendus ou qui vont l’être ne laissent pas de place au doute : alors qu’il faudrait aujourd’hui accélérer dans les «investissements climatiques», la nécessité de réduire les dépenses les amputera. Et c’est sans parler du contexte politique qui accompagne la discussion sur le projet de loi de finances. Ni le chef de l’Etat ni Michel Barnier n’ont aujourd’hui les coudées politiques suffisamment franches pour donner le sentiment de pouvoir fixer un cap, et encore moins un cap sur le long terme comme l’impose l’urgence climatique. La foire aux amendements lors de la discussion parlementaire sur le budget démontre aussi malheureusement qu’aucun parti n’est aujourd’hui en mesure de dire au pays que le changement climatique, et ses répercussions en termes de politiques fiscales, économiques, sociales, sont réellement au cœur du message essentiel qu’il entend envoyer aux Français. Ce week-end dans le Gard, le Var, les Alpes-Maritimes, mais aussi demain ou après-demain partout ailleurs, ces derniers seront des victimes en chair et en os des dérèglements en cours.

Libération

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