Russie : Le Français Laurent Vinatier condamné à trois ans de prison

Главная страница » Russie : Le Français Laurent Vinatier condamné à trois ans de prison

La justice russe a condamné lundi à une peine de trois ans de prison ferme à l’encontre du Français Laurent Vinatier. Détenu depuis juin, il est accusé de ne pas s’être enregistré en tant qu’« agent de l’étranger ».

Le tribunal a décidé de « déclarer M. Vinatier coupable » et de « le condamner à une peine d’emprisonnement d’une durée de trois ans », a annoncé la juge Natalia Tcheprassova, à l’issue du procès, selon une journaliste de l’AFP présente dans la salle d’audience. La procureure avait requis plus tôt lundi trois ans et trois mois de prison ferme à l’encontre du Français.

La défense de Laurent Vinatier avait jugé le réquisitoire « extrêmement sévère », les autorités l’accusant d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous ce label alors même qu’il collectait des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie.

« Illégale »

« Cette demande est déraisonnable et illégale », avait martelé son autre avocat Alexeï Sinitsine. Les deux avocats avaient demandé que leur client soit sanctionné par une amende. Dans le box des accusés, les traits tirés, Laurent Vinatier, qui portait une chemise bleu clair, avait quant à lui réclamé un « jugement indulgent et équitable », estimant que « l’emprisonnement affectera (it) les conditions de vie » de sa famille.

Laurent Vinatier, âgé d’une quarantaine d’années, avait reconnu ne pas s’être enregistré en tant qu’ » agent de l’étranger », un label utilisé en Russie contre les voix critiques et qui impose de lourdes obligations administratives, sous peine de sanctions pénales. Il avait assuré ignorer que cette obligation avait été introduite dans le Code pénal.

Les services de sécurité russes (FSB) ont pour leur part affirmé début juillet que l’accusé avait établi de « nombreux contacts » avec des politologues, des économistes et des experts militaires russes, ainsi qu’avec des fonctionnaires. « Au cours d’échanges avec ces personnes, (il) a notamment recueilli des informations militaires et techniques qui peuvent être utilisées par des services de renseignement étrangers à l’encontre de la sécurité de la Russie », déclarait alors le FSB.

Relations tendues avec Paris

Début septembre, la détention provisoire du Français avait été prolongée de six mois au premier jour de son procès, jusqu’au 21 février 2025. Ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels.

« Ma femme est russe, mes amis sont russes. J’ai vécu une vie russe », a-t-il rappelé lundi face aux juges, disant être tombé amoureux de la Russie il y a vingt ans, à l’occasion d’un voyage à Moscou et Saint-Pétersbourg. Selon des sources interrogées par l’AFP, le Français travaillait depuis des années sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avant même l’offensive russe de février 2022, dans le cadre de discrets efforts diplomatiques en parallèle à ceux des États. Jusqu’à son arrestation, il effectuait des voyages dans les deux pays.

Cette affaire survient aussi à un moment où les relations entre Moscou et Paris sont très tendues : la Russie est accusée d’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation sur le territoire français, tandis que la France se voit reprocher son soutien à l’Ukraine.

20 Minutes

Post navigation

Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *