Loto de la biodiversité : une deuxième édition avec 19 nouveaux sites retenus

Loto de la biodiversité : une deuxième édition avec 19 nouveaux sites retenus

Главная страница » Loto de la biodiversité : une deuxième édition avec 19 nouveaux sites retenus
La biodiversitédossier

Ce lundi 28 octobre la Française des jeux, en partenariat avec le gouvernement, lance de nouveau les tickets à gratter «Mission Nature» destinés à financer des projets dans la protection et la restauration de la faune et de la flore. Une initiative controversée.

Jouer de l’argent en se donnant bonne conscience, c’est en résumé ce que propose le «Loto de la biodiversité», dont le gouvernement et la Française des jeux (FDJ) lancent ce lundi 28 octobre la deuxième édition. Le principe du jeu, commercialisé sous le nom de Mission Nature, est simple : le joueur achète un ticket à gratter au prix de 3 euros et peut espérer jusqu’à 30 000 euros de gains. Mais, qu’il gagne ou qu’il perde (ce qui arrive le plus souvent), 43 centimes sont reversés à l’Office français de la biodiversité (OFB), pour financer des projets en faveur de la nature. Cette année 19 sites bénéficiaires ont été retenus.

«Je suis très heureuse d’annoncer la deuxième édition du loto de la biodiversité qui vise à mettre en évidence les enjeux de la biodiversité», s’était réjouie la ministre de la Transition écologique il y a quelques jours lors de son déplacement dans le Loiret sur l’espace naturel sensible des Rives Beaugency. Ce loto doit «permettre de financer une vingtaine de projets très concrets, très locaux, sur tout le territoire français, y compris en Outre-Mer», a vanté Agnès Pannier-Runacher. «C’est un instrument parmi d’autres, mais une façon de rendre très concrètes les actions qui peuvent être menées à destination du grand public» en matière de biodiversité.

Cette année, 19 nouveaux projets bénéficieront de ces fonds, repartis en 4 catégories : les prairies, les zones humides, les océans et littoraux et les forêts. Parmi ces projets on peut citer la restauration de sites de nidification pour préserver deux espèces de chouettes dans le Grand Est, celle de l’habitat de l’Iguane des petites Antilles en Guadeloupe ou encore le projet de gestion de la fréquentation pour restaurer les sites Pozzi du Renosu, en Corse. L’édition de l’année prochaine sera dédiée «à la protection du milieu marin».

Un loto décrié par l’Autorité nationale des jeux comme France Nature Environnement

La première édition, en 2023, avait permis de recueillir «7 millions d’euros pour financer 21 projets» et «15 millions de tickets avaient été vendus», a affirmé la ministre. Un grain de seulement 5 millions était espéré. Elle en a aussi profité pour apporter son soutien «à l’Office français de la biodiversité et à ses agents, chargés de lutter pour protéger la biodiversité à un moment où nous faisons face à la sixième extinction de masse».

Mais il suffit de gratter un peu à la surface de ce «loto de la biodiversité» pour faire apparaître ces nombreux défauts. D’abord parce que l’OFB ne touche que 14 % du prix du ticket, soit 43 centimes. Le reste de cette somme est reversé à la Française des jeux et à son économie des jeux d’argent… dont l’Autorité nationale des jeux (ANJ) dénonce les nombreux dangers. Déjà l’année dernière, l’ANJ a alerté sur ce loto qui peut attirer les plus jeunes et accentuer leur addiction aux jeux. Selon l’ANJ, ce loto de la biodiversité risque de «favoriser le jeu des mineurs ainsi que celui des plus jeunes adultes, particulièrement sensibles à cette problématique et qui constituent un public vulnérable du point de vue du risque de jeu excessif ou pathologique». Entre 2014 et 2019, selon l’Observatoire des jeux, 1 million de joueurs en France présentent des comportements «à risque modéré» et 370 000 sont considérés comme excessifs dans leurs pratiques.

Interrogé par Libération à l’occasion de la première édition de ce loto, Antoine Gatet, président de France Nature Environnement avait lui aussi regretté ce modèle. Pour lui, «la biodiversité mérite un vrai programme de financement, pas d’être tributaire des jeux de hasard et d’argent». Il a également condamné un procédé trompeur pour le joueur «cela peut laisser croire qu’ils font quelque chose en faveur de la biodiversité, alors que ce n’est pas comme ça que l’on va protéger la nature. Et considérer que l’on fait de la sensibilisation en faisant gratter des gens au tabac-presse du coin, c’est se tromper».

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *