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Réchauffement climatique
Dans un rapport publié ce lundi 28 octobre, et juste avant la COP29, l’ONU alerte sur de nouvelle augmentations qui entraîneront immanquablement des hausses de température ces prochaines années. Nous éloignant encore de l’objectif de limiter le réchauffement à +2°C.
C’est un nouveau triste record, qui souligne notre retard sur l’objectif de l’accord de Paris. Les niveaux des trois principaux gaz à effet de serre – le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O), qui contribuent au réchauffement climatique – ont encore tous augmenté en 2023, a annoncé l’Organisation météorologique mondiale (OMM) ce lundi 28 octobre, ce qui entraînera immanquablement des hausses de température ces prochaines années. «Une autre année. Un autre record, s’est désolée la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo. Cela devrait sonner l’alarme parmi les décideurs.»
Dans son rapport annuel sur les gaz à effet de serre, publié à l’approche de la COP29, qui se déroulera du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, l’agence météorologique et climatique de l’ONU a notamment alerté sur le fait que le CO2 s’accumulait plus rapidement que jamais dans l’atmosphère, avec une hausse de plus de 10 % en deux décennies.
«Ce sont plus que de simples statistiques»
Alors que les pays avaient convenu lors de la COP21 de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et même à 1,5°C si possible, les engagements climatiques actuels mènent à seulement 2,6 % de baisse des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2019, au lieu des 43 % préconisés pour espérer limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, a alerté lundi l’ONU Climat dans un autre rapport.
Tant que les émissions se poursuivront, les gaz à effet de serre continueront de s’accumuler dans l’atmosphère, augmentant les températures, déplore l’OMM, qui souligne également que les températures mondiales sur terre et en mer ont été en 2023 «les plus élevées jamais enregistrées depuis 1850». Et compte tenu de la durée de vie du CO2 dans l’atmosphère, les niveaux de température actuels se maintiendront pendant des décennies, même si les émissions diminuent rapidement pour atteindre zéro net.
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En 2023, les concentrations de CO2 atteignaient 420 parties par million (ppm), celles de méthane de 1 934 parties par milliard (ppb) et celles de protoxyde d’azote 336 ppb. Soit respectivement 151 %, 265 % et 125 % de plus que les niveaux de 1750 (+1 point en un an pour les trois gaz). «Ce sont plus que de simples statistiques. Chaque partie par million et chaque fraction de degré d’augmentation de température ont un impact réel sur nos vies et notre planète», a déclaré Celeste Saulo, citée dans un communiqué.
«Un cercle vicieux potentiel»
Concernant le CO2, responsable d’environ 64 % du réchauffement climatique, l’augmentation de 2,3 ppm constatée en 2023 est la 12e augmentation annuelle consécutive supérieure à 2 ppm – à cause «des émissions de CO2 des combustibles fossiles historiquement importantes dans les années 2010 et 2020», selon le rapport. La Terre avait connu une telle concentration de CO2 il y a 3 à 5 millions d’années, lorsque la température était de 2 à 3°C plus élevée et le niveau de la mer de 10 à 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui, rappelle l’OMM.
Un peu moins de la moitié des émissions de CO2 restent dans l’atmosphère, tandis que le reste est absorbé par les écosystèmes océaniques et terrestres. Mais aujourd’hui, «nous sommes confrontés à un cercle vicieux potentiel», avertit la secrétaire générale adjointe de l’OMM, Ko Barret, selon qui le changement climatique pourrait bientôt «amener les écosystèmes à devenir des émetteurs plus importants de gaz à effet de serre». Les feux de forêt pourraient notamment libérer davantage d’émissions de carbone dans l’atmosphère, tandis que les océans plus chauds pourraient absorber moins de CO2. Par conséquent, met-elle en garde, davantage de CO2 pourrait rester dans l’atmosphère et accélérer le réchauffement climatique.
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