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Documentaire
Le réalisateur Joseph Paris interroge la montée du racisme en France, des années 80 à aujourd’hui, dans un documentaire trop fouillis.
Drôle de titre pour ce documentaire qui s’intéresse à la montée des discours et des lois racistes en France, des années 80 à nos jours. De quel repli s’agit-il ? Au contraire, ce qui saute aux yeux, à revoir les archives des prises de parole de nos politiques sur une cinquantaine d’années, c’est l’épanouissement d’une pensée : les étrangers, associés de plus en plus précisément aux musulmans, fussent-ils français, sont indésirables en France. Le repli, c’est peut-être alors le fait que cette obsession engage la démocratie française dans une seule voie, l’arrime à une seule idée, celle qu’il y aurait «une frontière» entre nous et les autres, comme le martèle Nicolas Sarkozy dans un discours de 2002. Le constat le plus frappant de ce film un peu fouillis, un peu brouillon, et dont la forme volontiers dramatisante le rapproche malgré lui du tout-venant des docus télé, est que c’est la gauche qui a souvent été à l’avant-garde de ce biais identitaire. Ainsi, après le tournant de la rigueur de 1983, une grève d’ouvriers pour beaucoup maghrébins est associée à une «grève religieuse», ce qui permet de monter dos à dos grévistes et non-grévistes selon un partage racial. Cette stratégie est approuvée par la gauche comme lui permettant de disqualifier un mouvement social qui menace son nouveau paradigme libéral. Cet épisode et ses ramifications aurait pu à lui seul constituer la matière d’un film, mais le réalisateur, en cherchant à ramasser cinquante ans de conflits politiques prend le risque d’un survol qui partage des vérités aujourd’hui largement documentées et exposées.
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