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Récit
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«Libération» a rencontré des hommes mobilisés par l’armée russe qui ont choisi de fuir pour ne pas aller faire la guerre en Ukraine et demandent désormais l’asile politique en France.
Le 24 février 2022, l’officier de transmission Alexandre Sterliadnikov, qui croit participer avec son unité à des exercices militaires en Crimée depuis plusieurs semaines, se retrouve sur le territoire ukrainien. «J’étais totalement abasourdi. Au premier arrêt, je me précipite vers le commandant, je demande comment c’est possible juridiquement que nous soyons en Ukraine, il me répond que ça n’est effectivement pas possible, mais que c’est comme ça, et que dans dix jours nous serons rentrés», se souvient l’homme au visage juvénile, une mèche brune tombant sur un regard perçant, rencontré à Paris la semaine dernière. Deux ans et demi plus tard, devenu militant antiguerre, Alexandre, 26 ans, est en France pour demander l’asile politique, encourager ses compatriotes à résister à l’appel des armes et plaider leur cause : ceux qui fuient l’armée de Vladimir Poutine en refusant d’envahir l’Ukraine ne sont pas des traîtres et méritent d’être traités comme des dissidents politiques. Ils sont six déserteurs à avoir été accueillis par la France en ce mois d’octobre.
Réfractaire depuis toujours au monde militaire, Alexandre est le seul des six à avoir participé à l’«opération militaire spéciale» de Vladimir Poutine. Depuis qu’il avait entamé ses études à l’Académie militaire de Saint-Pétersbourg, en 2016, pressé par sa mère
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