Au musée du Quai-Branly, «Zombis» joue son vaudou

Au musée du Quai-Branly, «Zombis» joue son vaudou

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Expo

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De leur apparition en Haïti à leur redécouverte au XXe siècle, ces créatures hébétées devenues phénomène de pop culture sont au cœur d’une exposition dense et spectaculaire.

Des nombreuses métaphores que le zombie, désormais phénomène global de pop culture, traîne derrière lui comme ses vieilles guenilles (dénonciation du racisme, de la société de consommation, de la guerre du Vietnam, de la peur de l’autre, du capitalisme, de la perte de sens, du contemporain dans son ensemble…) il nous manquait celle-ci, passionnante, qui a trait à ses origines sous la forme du «zombi» originel en Haïti : le stigmate symbolique laissé par des siècles d’esclavage. Car le zombi, ainsi que le décrypte le parcours dense et passionnant de l’expo «Zombis, la mort n’est pas une fin ?» au musée du Quai-Branly à Paris, n’a que peu à voir avec les créatures hébétées vues dans les films de George Romero : c’est plutôt leur ancêtre. Victime d’une malédiction et d’un empoisonnement, le zombi est un corps sans âme, sous emprise d’une tierce personne (un «bokor», ou prêtre vaudou), qui lui fait faire à peu près ce qu’il veut. Par exemple travailler comme un forcené dans les champs de canne à sucre pendant des années. Le réduit en esclavage, donc, un état «pire que la mort».

Ce phénomène n’est pas un mythe, il est avéré par quantité de témoignages et enquêtes anthropologiques qui donnent toute sa précision au parcours de l’expo imaginé par Philippe Charlier, l’iconoclaste directeur du Laboratoire anthropologie, archéologie, biologie

Libération

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