Harcèlement de rue : Saoirse Ronan donne une leçon de féminisme à Paul Mescal, Eddie Redmayne et Denzel Washington

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Plaisanteries vaseuses

L’actrice américano-irlandaise a été saluée pour avoir rembarré, sur le plateau du «Graham Norton Show» vendredi 25 octobre, les acteurs qui peinaient à prendre conscience des enjeux de sécurité pour les femmes dans l’espace public.

C’est parti d’une petite blague de mecs, en public et face aux caméras, dans l’émission hebdomadaire de la BBC le Graham Norton Show qui a été diffusée vendredi 25 octobre dans la soirée. En plateau, les acteurs Paul Mescal, Eddie Redmayne, Denzel Washington et l’actrice Saoirse Ronan étaient questionnés par Graham Norton, le populaire animateur de l’émission.

Invité pour faire la promotion de la dernière série dans laquelle il joue, The Day of the Jackal, Eddie Redmayne se retrouve à expliquer la façon dont il a appris à faire l’usage d’un téléphone portable dans une scène de combat. Il raconte s’être entraîné à se défendre avec son smartphone pour les besoins de la série, ce qui fait beaucoup rire Paul Mescal. «Qui va vraiment penser à ça ? s’interroge l’acteur hilare. Si quelqu’un m’attaque, je ne penserai pas à utiliser mon portable.» La remarque de l’Irlandais, nouvelle coqueluche d’Hollywood, déclenche une succession de plaisanteries vaseuses : Graham Norton prétend se battre tout en téléphonant, Paul Mescal fait de même, Eddie Redmayne acquiesce et Denzel Washington rit aux éclats.

Au milieu de ce plateau masculin, l’Américano-irlandaise Saoirse Ronan rit jaune. Puis, après quelques tentatives infructueuses de mettre fin aux blagues, elle lance : «C’est ce à quoi les femmes doivent toujours penser.» Saoirse Ronan est la seule à saisir pleinement le fait qu’un téléphone puisse faire office de bouée de secours et permet d’éviter une drague lourde non désirée ou d’appeler à l’aide des proches en quelques clics. Evidemment que les femmes ont toutes déjà pensé à tous les scénarios possibles et imaginables. Et dans ceux-là, un téléphone est souvent le dernier recours. Après l’intervention de Saoirse Ronan, un silence envahit le plateau. Face aux visages médusés des acteurs et du présentateur, l’actrice ajoute dans un sourire : «Pas vrai les filles ?» Les acclamations du public sont sans équivoque.

Les «nice guys» restent des hommes

La séquence, qui ne dure qu’une vingtaine de secondes, est devenue virale en quelques jours sur les réseaux sociaux. D’abord, saluent les internautes, parce que Saoirse Ronan symbolise ce que tant de femmes vivent tous les jours, à savoir la difficulté d’en placer une dans un groupe uniquement composé d’hommes. Ensuite parce qu’elle montre la déconnexion des hommes face à la réalité vécue par les femmes qui sont confrontées au quotidien à ces situations qui sont tout sauf comiques.

«Ce sont des “nice guys“. Des hommes qui, nous le supposons, sont émotionnellement intelligents, gentils et sûrs. Ce sont des hommes auxquels, je suppose, la plupart des femmes feraient confiance, analyse la journaliste Olivia Petter dans un billet publié dans le magazine britannique Elle. Et pourtant, comme le montre l’extrait, même des hommes comme eux peuvent être totalement inconscients du fait que, tout en plaisantant sur les mesures qu’ils pourraient prendre pour se défendre contre des agresseurs potentiels dans la rue, il s’agit de pensées sérieuses et constantes que les femmes ont presque tous les jours.»

En réponse à l’extrait de l’émission, nombreuses sont celles qui ont d’ailleurs témoigné sur X de situations où elles se sont senties en danger et ont appelé quelqu’un pour dissuader un potentiel agresseur. Parce que oui, un téléphone peut sauver une vie. N’en déplaise à Paul Mescal.

Libération