La ville de Lyon souhaite adapter le coût funéraire selon les revenus de ses habitants

La municipalité lyonnaise a fait part de son projet, ce mercredi 30 octobre, de proposer des concessions funéraires à un tarif spécial, en fonction de la situation financière de ses résidents. Elle plaide également pour «le gel» des tarifs des pompes funèbres publiques en 2025.

Une justice sociale à la vie, à la mort. C’est ce que souhaite la ville de Lyon pour ses habitants, en annonçant mercredi 30 octobre vouloir introduire une «tarification sociale» inédite pour ses cimetières, basée sur les revenus des familles, afin de permettre aux plus modestes d’acquérir une concession funéraire à moindre coût. Le prix de ces emplacement dans les cimetières est fixé par chaque commune La municipalité lyonnaise envisage de mettre en place trois tarifs : une concession funéraire sur 15 ans sera facturée 360 euros pour les familles les plus modestes, 550 euros pour les revenus intermédiaires et 750 euros pour les foyers les plus aisés. Contre 525 euros pour tous aujourd’hui.

«L’idée pour nous a été d’intégrer la notion de justice sociale dans notre politique funéraire, de faire en sorte que la mort ne soit pas un vecteur d’inégalité sociale supplémentaire», a expliqué Laurent Bosetti, l’adjoint à la mairie écologiste en charge de la politique funéraire. Pour l’élu, dont les services sont à pied d’œuvre depuis plus d’un an pour rendre possible cette égalité d’accès aux sépultures dans les cimetières de la ville, le funéraire était jusque-là «le grand oublié des politiques publiques».

Cette tarification spéciale est comparable aux autres aides sociales déjà existantes pour «les crèches, l’école et les équipements culturels». Le projet pourrait concerner les concessions funéraires des quatre cimetières municipaux de la Guillotière, la Croix-Rousse, Saint-Rambert et Loyasse. La nouvelle tarification doit être soumise au vote du conseil municipal le 12 décembre pour une application «en mars» 2025, selon l’élu.

La concession funéraire coûte trois fois plus chère qu’ailleurs

Sur le territoire, la disparité des prix se joue entre zones rurales, villes moyennes et grandes agglomérations où dans ces dernières, le manque de places dans les cimetières provoque la hausse des tarifs pour certaines concessions. Leur prix est fixé par le conseil de la collectivité selon la durée : entre 5 et 15 ans, 30 ans, 50 ans ou perpétuité.

1 315 euros, pour une surface de 2 m², d’après la grille tarifaire de la ville. Soit un peu plus de trois fois le prix moyen national en 2022, selon les pompes funèbres générales. , le prix est de 380 euros à Strasbourg, 440 euros à Lille, jusqu’à 1 370 euros environ à Marseille et 2 900 euros à Paris. Pour le cimetière du Père Lachaise, le montant de la concession trentenaire s’élève à

Au prix de la concession funéraire, il faut aussi ajouter les frais d’obsèques, qui s’élèvent en moyenne à 3 350 euros pour une inhumation et à 3 609 euros pour une crémation, «et jusqu’à 6 500 euros selon les opérateurs», précise le ministère de l’Economie. Pour y remédier, la majorité lyonnaise souhaite «le gel» des tarifs des pompes funèbres publiques en 2025, un secteur dont le marché a connu une «envolée des prix» depuis sa libéralisation en 1993, a estimé Laurent Bosetti.

Par ailleurs, au-delà de l’aspect financier, la mairie souhaite aussi promouvoir des pratiques funéraires plus écologiques. Des «carrés naturels» sont envisagés dans les cimetières municipaux sans caveaux en béton ni produits chimiques.