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Autosuffisance
Un rapport de l’Atelier parisien d’urbanisme paru le 29 octobre et consulté par «France Bleu» indique que la capitale tiendrait à peine une semaine en cas d’isolement total. Parmi les pistes de réflexion pour plus d’autosuffisance : multiplier les espaces de stockage alimentaire, et produire plus.
En cas de pandémie pire que le Covid, d’attaque de zombies ou autre catastrophe planétaire qui couperait Paris du reste du monde, la capitale ne disposerait que de 5 à 7 jours de réserves alimentaires, avant de ne plus rien avoir à donner à manger à ses 2,1 millions d’habitants (intra-muros). C’est une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (l’Apur) qui le dit dans un rapport publié mardi 29 octobre. Et c’est bien peu pour survivre dans la durée.
Dans les commerces, «on l’a vu au moment du Covid, il n’y avait pas beaucoup de stock (alimentaires)», a constaté auprès de France Bleu Paris, Alexandre Labasse, directeur de l’Apur, missionné par la mairie de Paris pour identifier les chaînes d’approvisionnement alimentaire à disposition de la ville. Suite au choc, entre autres, de la crise sanitaire, la municipalité souhaite mieux anticiper et renforcer sa sécurité alimentaire et d’augmenter son autonomie jusqu’à 100 jours.
3 000 tonnes de denrées consommées par jour
Au cours de ses recherches, l’Apur s’est penchée sur les stocks de nourriture de la métropole parisienne. Les denrées se trouveraient dans «les entrepôts de logistique alimentaire», dans «la production qu’on fait à Paris et dans la métropole [du Grand Paris]» et dans «les placards des Parisiens». Mais l’une des raisons de ces maigres réserves serait le manque d’entrepôts disponibles. La «stratégie de résilience» de la Ville de Paris visant à «mieux anticiper, se préparer, se transformer et rebondir face aux crises», d’après son discours officiel, va donc recenser des lieux pour porter cette autosuffisance à 100 jours.
«Ce qu’on va faire en 2025 est de travailler à un espace test en sous-sol pour du stockage alimentaire. L’idée à terme c’est d’avoir un maillage de greniers de proximité, comme ça existait il y a très très longtemps dans cette ville», explique Pénélope Komitès, maire adjointe en charge de la résilience. La création d’un «Rungis bis», soit un deuxième lieu de stockage de marché alimentaire, au nord de Paris, est aussi à l’étude, au cas où une crue de la Seine viendrait couper en deux la métropole.
Le rapport révèle aussi que Paris produit peu, et que cela «concerne majoritairement des produits à haute valeur ajoutée mais à faible tonnage (miel, épices, safran, micropousses, etc.)». Ces réserves de nourriture ne permettraient alors de nourrir les Parisiens que pendant une semaine à peine. Le rapport précise qu’«avec 1,45 kg de nourriture consommée en moyenne par personne et par jour, ce sont 3 090 tonnes de denrées qui sont nécessaires pour nourrir les Parisiens». En 2023, 61 sites agricoles du Grand Paris ont produit environ «240 tonnes de fruits, légumes et plantes aromatiques dont 100 tonnes de champignons».
Autre gros problème soulevé par l’étude : 95 % des denrées alimentaires arrivent à Paris par camion. L’Apur suggère pour ça de diversifier davantage les modes d’acheminement, en s’appuyant sur le transport fluvial ou ferroviaire. Cette nouvelle «stratégie de résilience» de la Ville de Paris sera présentée lors de la prochaine session du conseil de Paris la semaine du 18 novembre.
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