Le Service national universel (SNU) est sur le point de mourir et personne ou presque ne va le regretter. Mercredi 30 octobre au soir, l’Assemblée et le Sénat, pourtant composés de deux majorités bien différentes, ont ainsi voté dans leurs commissions des Finances respectives pour la suppression du SNU dans le budget de l’Etat, les élus se montrant critiques sur l’expérimentation de ce dispositif souhaité par Macron. Au Palais Bourbon, c’est la gauche qui a eu le scalp du dispositif, alors que les députés macronistes ne sont même pas déplacés pour sauver l’initiative. «Il est temps d’abandonner» ce «gadget présidentiel» qui «ne marche pas» et «coûte cher», a jugé le député écolo Jean-Claude Raux, rejoint par le socialiste Pierrick Courbon pour qui cette «hérésie budgétaire» a «raté sa cible».
Présents en nombre, les élus NFP ont donc fait adopter un amendement réaffectant au secteur du sport amateur les 128 millions fléchés vers le SNU. La chambre haute a quant à elle adopté une position similaire : sa commission des Finances a voté une baisse de 100 millions des crédits dédiés au dispositif. Une décision prise à l’unanimité moins deux abstentions. Lundi 28 octobre, le ministre des Sports et de la Jeunesse Gil Avérous avait déjà reconnu sur Sud Radio qu’il n’avait «pas les moyens pour une généralisation du SNU», pourtant annoncée pour 2026 par Gabriel Attal lors de son discours de politique générale, en janvier 2024. «Il n’est pas prévu de le supprimer», a cependant souligné Avérous, qui appelle à «réinterroger» le dispositif. En septembre, la Cour des comptes avait dressé un bilan sévère du «gadget» décrié par la gauche, supposé «renforcer l’unité républicaine de notre jeunesse», avec des coûts estimés situés entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an.
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