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Quand ils se sont assis autour de la même table la dernière fois, mi-juin, Gabriel Attal était encore Premier ministre. Leur ancien chef venait, lui, de faire exploser la boutique en pactisant avec Marine Le Pen. Quatre mois plus tard, Les Républicains (LR) ont l’un des leurs à Matignon et Eric Ciotti a fini par lâcher l’affaire. Et maintenant ? Réunis à l’occasion d’un bureau politique convoqué mardi soir à Paris, les cadres dirigeants de LR ont cogité sur leur avenir. Et les grandes manœuvres ne sont pas pour tout de suite. Pour l’heure, LR s’est doté d’une «direction collégiale», chargée d’assurer l’intérim d’ici à la désignation ou l’élection d’un nouveau président. Cette équipe intérimaire est composée d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et secrétaire générale du mouvement ; de François-Xavier Bellamy, député européen ; du trésorier et maire du Touquet Daniel Fasquelle, un très proche de Michel Barnier ; et de la députée des Alpes-Maritimes Michèle Tabarot. «Cette direction permet de faire fonctionner le parti, de relancer la machine», indique cette dernière. Une gageure.
Depuis juin, «le parti est éteint», constate un cadre. «Il n’y a plus d’équipe, plus de gens qui bossent, abonde une sénatrice LR. Les salariés attendent les instructions.» Pourtant, la droite s’est sentie (re) pousser des ailes après la nomination de Michel Barnier à Matignon. Son gouvernement compte près d’un quart de ministres LR. «On a des élus locaux, deux groupes parlementaires et un Premier ministre», argue un député. Qui ajoute, dépité : «Il manque un parti.» Et donc un chef, des militants, des cotisations qui tombent, des idées… Depuis le départ officiel de Ciotti, fin septembre, et après un été de guérilla judiciaire avec ses anciens camarades, la boutique tourne à vide.
Un parti endetté
Surtout, personne parmi les pointures à droite ne fait clairement état de ses intentions. «Le siège, c’est pas un cadeau», remarque un cadre, listant la marque abîmée auprès de l’électorat, l’endettement du mouvement, ses salariés indéboulonnables. Revenu aux avant-postes, Laurent Wauquiez se garde bien d’étaler ses plans. Pour l’heure, le député du Puy-en-Velay s’est vu confier une obscure «mission de préfiguration» chargée de cogiter à la refondation de l’appareil. «Avec une équipe à constituer, et qui rendra compte en fin d’année au bureau politique», ajoute un proche du député de Haute-Loire. Une première étape pour s’emparer du parti ? Chez LR, certains guettent des signaux, une présence au siège, ou des proches collaborateurs de l’ancien ministre placés au siège.
A la sortie de la Maison de la chimie, mardi soir, peu nombreux étaient les cadres à vouloir s’épancher sur l’avenir du mouvement. Pas davantage les ténors, comme l’ex-patron du parti Christian Jacob, le maire de Troyes, François Baroin, ou Jean-François Copé, que les nouveaux ministres, Bruno Retailleau, Annie Genevard ou Patrick Hetzel. «Il y a la volonté de faire une refondation», glisse seulement Tabarot, ajoutant qu’il ne faut rien attendre avant le début de l’année 2025. Devant les cadres, le trésorier Daniel Fasquelle a indiqué que le parti n’avait de toute façon pas les moyens d’organiser une élection interne d’ici à la fin de l’année, le nombre d’adhésions ayant lourdement chuté ces derniers mois.
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