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La découverte
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La découverte : Ziyad al-Samman, pop burlesque
Non aux préjugés. Ce n’est pas parce qu’on est né à Amman en Jordanie d’un père syrien et d’une mère britannique que l’on devrait, en tant qu’artiste, forcément donner dans la fusion entre Orient et Occident, oud et guitare, folklore et électronique. Tant mieux. Installé à Londres depuis sa jeune adolescence, ce chanteur multi-instrumentiste exubérant n’évoque que rarement ses origines tout au long d’un tonitruant premier EP à l’allure de cyclone pop. Certes, on peut trouver quelques effluves «exotiques» au tournoyant et discoïsant Ya Habibi, que ne renierait pas le Patrick Hernandez de Born to Be Alive, mais les influences et l’envie sont certainement à chercher ailleurs.
Vers ses premiers amours musicaux, Prince ou Thin Lizzy (très bon point) ? Ou alors du côté de cette guitare que lui offre, à son adolescence, son beau-père ? Ou à cause de ces goûts qui l’entraînent du grunge à l’electro en passant par l’indie pop ? Oui, il y a de tout ça dans son grand et joyeux capharnaüm sonore dont l’effervescence et les envolées vocales ramènent aussi à ces inusables années 80 où les Duran Duran, Spandau Ballet ou A-Ha n’hésitaient jamais à sucrer un max l’enrobage instrumental. Mais bien heureusement, Ziyad nous évite le désastreux virage diabétique en choisissant souvent de faire parler l’électricité, histoire de calmer le glucose synthétique. Pour mieux appréhender le personnage, il est instructif de faire un tour du côté des clips où l’on découvre l’extravagance burlesque d’un homme physiquement entre Frank Zappa et Sacha Baron Cohen. Et pas que physiquement d’ailleurs.
Ziyad al-Samman Pleasure Complex (Yotanka). En concert le 4 décembre à Rennes (TransMusicales).
La playlist
Art Longo Quantum Ceviche
Au début, happé par la réjouissante mélodie ska-dub naïve, on ne fait pas trop gaffe aux paroles chantées en français par la suédoise Claudia Jonas. Puis on réalise que cette voix innocente appelle au meurtre. Malaise. Ou pas.
Greentea Peng Tardis
Par l’intermédiaire de son mix original entre dub, ragga, pop, hip-hop, la londonienne Aria Wells se fait la porte-parole des mutations d’une capitale britannique repoussant sans cesse plus loin ses habitants les plus pauvres. Triste.
Jean Arrête de faire comme si
Avec sa voix poignante et charnelle, comme un vieux routier du circuit, alors qu’il doit afficher 25 ans max au compteur, Jean trouble les sens. C’est pas du rap, c’est pas de la chanson. Mais c’est quoi alors ? C’est Jean.
Luidji Mamimami
Couronné par le Prix Joséphine, le rappeur-chanteur nous offre une ode subtile à sa grand-mère, enfin c’est ce que l’on croit au premier couplet, la suite s’avère plus compliquée, mais ça reste une histoire de famille. Ouf.
La Fleur Your Move
Qui a dit que techno et mélodie ne faisaient pas bon ménage ? Manifestement inspirée par les sons rebondissants et les nappes mélancoliques du Detroit des années 90, cette DJ et productrice suédoise va faire pleurer les nostalgiques avec cet extrait de son formidable premier album.
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