«La Révolution culturelle a réduit en miettes les valeurs de la Chine»

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Interview

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Ancienne correspondante du «Guardian» à Pékin, Tania Branigan signe un récit incarné et troublant sur les ravages provoqués par le mouvement lancé par Mao en 1966 et sur son héritage traumatique.

Ce fut la décennie noire. Entre 1966 et 1976, la Chine a été le théâtre d’une sauvagerie meurtrière et d’un anéantissement collectif terrible lancé par Mao Zedong pour reprendre le contrôle sur le Parti et le pouvoir. Au gré de vagues et de ressacs répressifs, elle a désorganisé le pays, les liens d’amitié, les rapports entre générations, détruit des vies, des couples, englouti des familles, des innocents et des enfants, massacré des prétendus traîtres, droitiers, propriétaires, etc. «La Révolution culturelle a été l’époque des choix moraux impossibles. Personne ne pouvait bien faire car il n’y avait pas de définition du bien», écrit Tania Branigan dans Fantômes rouges. Correspondante à Pékin du quotidien The Guardian de 2008 à 2015, la journaliste a été rattrapée par cet événement nimbé d’amnésie et de non-dits. En allant à la rencontre de témoins, de survivants, en visitant des scènes de crime, en exhumant des traces, Tania Branigan revisite une époque et ses fantômes et éclaire les coulisses de l’histoire. Une discipline qui n’est pas de tout repos en Chine, comme le souligne l’autrice au moment où Pékin a commémoré le 1er octobre la création de la République populaire en 1949.

Pourquoi dites-vous que la Chine reste une «scène de crime» ?

Quand je suis arrivée en Chine en 2008, j’ai été frappée par une absence, un espace. Le pays était une scène de crime parce qu’il n’y avait rien, seulement des contours à la craie des corps,

Libération

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