Affaire Nekfeu : ce que l’on sait des accusations entre son ex-compagne et le rappeur

L’ancienne compagne du rappeur a porté plainte contre lui pour des «viols» et des «violences psychologiques et physiques». L’artiste nie et a de son côté engagé des procédures contre la plaignante pour «non-représentation» de leur enfant, dans le cadre d’une procédure de divorce.

L’avocate de l’ex-épouse du rappeur Nekfeu a publié dimanche 3 novembre sur X un communiqué dans lequel elle affirme que sa cliente a porté plainte contre le rappeur, notamment pour «viols et violences physiques et psychologiques». L’avocate de l’artiste, Marie-Alix Canu-Bernard, a publié ce lundi 4 novembre sur le même réseau un communiqué pour démentir les accusations dont fait l’objet son client. Le parquet de Paris a confirmé le dépôt de plusieurs plaintes visant l’artiste, précisant que presque toutes ont été classées sans suite. Le parquet révèle également l’existence de plusieurs plaintes déposées par Nekfeu, Ken Samaras pour l’état civil, contre son ex-compagne alors qu’une procédure de divorce est en cours. Son ex-compagne est en garde à vue ce lundi 4 novembre pour «non-représentation d’enfant», selon les conseils des deux protagonistes.

De quoi l’ex-femme de Nekfeu l’accuse-t-elle ?

L’avocate de l’ex-compagne de Nekfeu, Me Florence Fekom, dont le compte sur X a été suspendu après la publication du communiqué, maintient auprès de Libération les faits relatés. Sa cliente a dénoncé «des faits de viols perpétrés par ce dernier à son encontre à plusieurs reprises». Elle accuse aussi l’artiste de «violences psychologiques, sexuelles et physiques» et a porté plainte durant l’été 2024, toujours selon Me Fekom.

L’épouse de Nekfeu aurait envisagé une procédure judiciaire en 2023, avant d’abandonner sa démarche puis de la reprendre l’année suivante, avec cette fois un dossier constitué «d’énormément de preuves qui étayent ses allégations», d’après son conseil. Me Fekom justifie ces revirements par les «pressions» que subirait l’épouse de Nekfeu. «Elle dit que M. Samaras la fait suivre par un détective privé. Il est assez coriace», relate-t-elle. Sa cliente accuse également son ex-conjoint de fournir «de faux rapports» dans le cadre de la procédure de divorce qu’ils ont entamé.

Selon Me Fekom, il était nécessaire de médiatiser les faits puisque sa cliente subirait un «traitement judiciaire différencié» de par la renommée de son compagnon. «Elle souffre d’un état de stress post-traumatique» et a «peur des représailles», vit depuis plusieurs années «dans le silence et la peur», explique encore l’avocate.

Que dit le parquet ?

Le parquet de Paris confirme qu’«une plainte pour harcèlement sur ex-conjoint», «une dénonciation de violence sur ex-conjoint en présence d’un mineur» et «une plainte pour viol par conjoint» ont été déposées contre Nekfeu par son épouse. Toutes ont été classées car «l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée». Au sujet de l’accusation de viol, le parquet précise que «la requérante ne s’est présentée à aucun des huit rendez-vous que lui a proposés le service de police judiciaire désigné pour enquêter». La seule procédure en cours concerne une plainte «pour faux et usage de faux», déposée en mai 2024.

Toujours selon le parquet, Nekfeu a quant à lui porté plainte à plusieurs reprises contre son ex-compagne pour «non-représentation d’enfant». Le rappeur a en effet obtenu la garde principale dans le cadre d’une procédure de divorce, tandis que la mère bénéficie d’un «droit de visite et d’hébergement», détaille Maître Fekom. A ce jour, «deux des plaintes [du rappeur] ont été classées au motif que des poursuites apparaissaient disproportionnées au regard de la situation» et «trois poursuites sont engagées». La mère était jusqu’à présent sous contrôle judiciaire et doit être jugée en février 2025. Elle est actuellement en garde à vue «pour non-représentation d’enfant», indiquent l’avocate de l’ex-conjointe comme celle de Nekfeu.

Que répond Nekfeu au sujet des accusations ?

Dans une déclaration signée de son nom et publié par son avocate Me Marie-Alix Canu-Bernard sur le réseau social X, le rappeur qualifie le communiqué de Me Fekom de «mensonger et diffamant». En outre, il rappelle que les procédures le visant sont toutes classées, et fait état de la disparition de son fils de 3 ans. Il affirme que son ex-compagne a «été interpellée hier [dimanche] soir». Me Canu-Bernard indique que l’enfant est en sécurité, mais affirme que le parquet avait précédemment «ouvert une enquête pour disparition inquiétante».

Le rappeur révèle avoir entamé une procédure de divorce il y a trois ans, ce que son ex-conjointe «n’a jamais accepté», selon lui. Il affirme qu’elle lui faisait du chantage, menaçant de médiatiser l’affaire s’il ne lui versait pas «une somme importante». C’est dans ce contexte, précise-t-il, que la garde de leur fils lui a été confiée en mars 2024.

Que sait-on des deux protagonistes ?

Nekfeu, Ken Samaras de son vrai nom, s’est fait connaître du grand public avec son groupe de rap 1995. Le rappeur de 34 ans a trois albums vendus à plusieurs millions d’exemplaires à son actif, plusieurs EP, une victoire de la musique (2016) et de nombreuses tournées dans les plus grandes salles de concert de France. Il a fait quelques apparitions au cinéma, été nommé pour le césar de la révélation masculine en 2018 grâce à son rôle dans le drame de Thierry Klifa Tout nous sépare et a produit son propre documentaire, les Etoiles vagabondes, en 2019.

L’identité de son ex-compagne est quant à elle inconnue. Son avocate précise simplement qu’elle est française.