**La démocratie américaine à l’épreuve**
La démocratie américaine sera mise à rude épreuve lors de l’élection présidentielle du 5 novembre, et dans les jours qui suivront si aucun candidat n’est déclaré vainqueur dans la nuit par l’agence de presse Associated Press, qui joue le rôle d’arbitre informel des élections.
La responsabilité en incombe principalement au candidat républicain, Donald Trump, qui, comme lors de ses deux premières campagnes en 2016 et 2020, s’est refusé à accepter par avance le verdict des urnes et à respecter le principe de transition pacifique du pouvoir.
**Remise en cause de la démocratie**
Cette mise à l’épreuve s’inscrit dans la continuité de son entreprise de remise en cause des résultats de l’élection présidentielle du 3 novembre 2020, qui avait culminé avec l’assaut de ses partisans contre le Congrès, le 6 janvier 2021.
Cet épisode a été dévastateur pour l’image des États-Unis, un pays qui s’est longtemps présenté comme un modèle démocratique.
**Déclin de la démocratie**
Les principaux indicateurs de bonne santé démocratique, ceux de la Freedom House et de l’institut V-Dem, mettent en évidence la dégradation de la démocratie aux États-Unis.
Un sondage du New York Times a montré le 27 octobre que 76 % des personnes interrogées considèrent que la démocratie est désormais “menacée”, même si républicains et démocrates divergent sur l’origine du danger.
**Causes du déclin**
Ce déclin nourrit les débats et les travaux universitaires. Trois ressorts y contribuent :
- Les effets dévastateurs de la désinformation
- La remise en cause des normes encadrant les élections
- La tentation d’« agrandissement » du pouvoir exécutif
**Désinformation et effondrement des médias traditionnels**
La désinformation, définie comme un matériau “faux, organisé, intentionnel et malveillant, préjudiciable et rapide”, contribue activement au déclin de la démocratie.
La croissance de cette désinformation, à laquelle contribue activement Elon Musk avec son réseau social X, est à mettre en regard avec l’effondrement des médias traditionnels aux États-Unis. Avec la disparition depuis 2005 de 2 900 journaux locaux, le pays voit paradoxalement émerger des “déserts informationnels”.
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