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Remerciés par le président de la République lors de la crise sanitaire, les salariés de «deuxième ligne» ont vu leur salaire en euros constants (une fois l’inflation prise en compte) baisser de 0,7 % entre 2019 et 2022, d’après un rapport publié ce mercredi 16 octobre.
Qu’il est loin, le temps où Emmanuel Macron vantait en plein confinement les mérites de «nos agriculteurs, nos enseignants, nos chauffeurs routiers, livreurs, électriciens, manutentionnaires, caissiers et caissières, nos éboueurs, personnels de sécurité et de nettoyage». Qu’elle parait loin aussi la promesse que le président avait faite à l’époque de se rappeler à l’avenir que «notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal». Selon un rapport de l’Insee publié ce mercredi 16 octobre, ces petites mains que l’on a tant remercié au plus fort de la période Covid sont celles dont le pouvoir d’achat s’est le plus réduit entre 2019 et 2022.
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Les salariés dits de la «deuxième ligne» (les caissiers, agents d’entretien, ouvriers de l’agro-alimentaire, etc) ont vu leur salaire en euros constants baisser davantage que les autres métiers sur la période, explique l’institut. Dans le détail, les salaires des 6,8 millions de personnes qui exercent ces métiers, soit 29 % des employés du secteur privé, ont baissé de 0,7 % sur la période en euros constants, c’est-à-dire une fois l’inflation de 8,6 % prise en compte, contre une diminution limitée à 0,2 % pour les autres ouvriers et employés.
Plus de temps partiel et moins de primes
Les employés des métiers de la «deuxième ligne» travaillent notamment plus fréquemment à temps partiel que la moyenne et ont moins souvent un contrat à durée indéterminée. Les temps complets sont particulièrement rares chez les aides à domicile (17 %). Chez les agents d’entretien, ils sont 52 %. En équivalent temps plein, les salariés de la «deuxième ligne» percevaient en moyenne 1 830 euros nets mensuels en 2022, contre 1 858 euros pour les autres ouvriers et employés. Les moins bien rémunérés sont les aides à domicile (1 576 euros), les agents d’entretien (1 651 euros) et les vendeurs en produits alimentaires (1 652 euros).
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Les travailleurs de la «deuxième ligne» ont davantage bénéficié de primes en 2020, année de la crise du Covid-19, «mais moins les années suivantes», a aussi constaté l’Institut national de la statistique. Parmi les salariés de la «deuxième ligne», 65 % n’ont pas changé de métier entre 2019 et 2022, tandis que 21 % ont opté pour une autre profession et que 14 % sont sortis du salariat privé (contre 13 % pour l’ensemble du secteur privé).
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