Affaire des eaux minérales traitées par Nestlé : un rapport sénatorial déplore un manque de transparence

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«Opacité»

La synthèse d’un rapport sur les traitements interdits utilisés par Nestlé sur ses eaux en bouteille, adopté ce mercredi 16 octobre au Sénat, dénonce l’opacité «de certains acteurs privés comme public». Une commission d’enquête va être créée.

Un dossier nébuleux et un manque de transparence. Dix mois après de premières révélations sur le recours par Nestlé à des traitements interdits sur ses eaux en bouteille, un rapport sénatorial juge les pouvoirs publics comme les industriels responsables de l’«opacité» qui entoure l’affaire. En avril, le Sénat avait annoncé le lancement d’une mission parlementaire «flash», confiée à Antoinette Guhl, sénatrice écologiste de Paris.

«La rapporteure déplore le manque de transparence de certains acteurs privés comme publics auquel s’est heurtée la mission et, surtout, la lenteur de la mise en conformité de l’industriel en l’absence de mesures plus volontaristes de l’État», peut-on lire dans une synthèse du rapport, adopté ce mercredi 16 octobre par la commission des Affaires économiques de la chambre haute. Le groupe socialiste au Sénat a indiqué dans la foulée qu’il allait créer une commission d’enquête «pour faire toute la lumière sur le scandale des eaux embouteillées».

En janvier, précédant des informations de presse, Nestlé Waters, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire, avait reconnu avoir eu recours à des systèmes de désinfection interdits pour maintenir la «sécurité alimentaire» de ses eaux minérales. En France, Nestlé est propriétaire des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées et embouteillées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard.

L’ONG Foodwatch accable le gouvernement

«La rapporteure déplore que des suites correctives n’aient pas été prises à l’égard des sites concernés dès les aveux de NW en 2021», indique le rapport. Le gouvernement avait été avisé par Nestlé en 2021 de son recours à des traitements litigieux. Sans rendre l’affaire publique, il a par la suite assoupli la réglementation, permettant aux industriels d’utiliser des microfiltres avec un seuil de filtration inférieur à 0,8 micron.

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Dans une déclaration, Foodwatch estime que le rapport «confirme la lourde responsabilité des ministres dans cette affaire […]». «Ils auraient dû informer et sanctionner Nestlé et ne l’ont pas fait», déplore l’ONG de défense des consommateurs, qui a déposé plusieurs plaintes dans ce dossier.

Libération

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