Le sexe féminin à corps et à cru, selon Léonora Miano

Dans une série de monologues insolents, l’autrice franco-camerounaise explore, loin des clichés, la sexualité des femmes subsahariennes.

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Au commencement était la Fente. La cavité humide, la vulve, le mont de Vénus, l’origine du monde. Léonora Miano, elle, lui préfère un nom plus primaire aux sonorités chatoyantes : «la foufoune». C’est de son plaisir que naquit la vie ; fleuves, rivières et lacs s’étant formés à partir de la mouille sacrée de la première déesse. On le sait, plus qu’aucune autre, la romancière, autrice notamment de la Saison de l’ombre (Grasset, 2013), aime déployer sa réalité avec des mots précis, bien à elle, tels que «afropéen» ou «subsahariennes», contre ceux qu’elle regarde avec méfiance, comme «féminisme».

De la jubilation de la langue au chant de la jouissance, il n’y a qu’un pas que la Franco-Camerounaise franchit allégrement, dans une suite de monologues érotiques et subversifs consacrés aux milles nuances de la sexualité féminine, intitulés les Aventures de la foufoune (Seuil, octobre 2024). La co