Ukraine : la guerre à cran

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L’édito de Dov Alfon

Guerre entre l’Ukraine et la Russiedossier

Après mille jours de conflit, le feu vert donné par Washington à Kyiv pour lancer les missiles à longue portée AtacMS en territoire russe permet au président ukrainien de réaffirmer sa détermination. Quant à L’Europe, elle doit encore traduire ses paroles en actes.

C’est un acronyme qui claque, AtacMS. On pourrait presque entendre Joe Biden l’utiliser : attack them, attaquez-les. Moins de 48 heures après que le président américain a autorisé l’armée ukrainienne à utiliser ces missiles à longue portée pour frapper la Russie en profondeur, la première attaque a été lancée ce mardi. Une salve de six missiles sur le territoire russe, à 110 kilomètres environ de la frontière avec l’Ukraine, avec des résultats tactiques limités – un vaste dépôt russe de munitions aurait brûlé – mais avec un effet spectaculaire. Volodymyr Zelensky en a profité pour rappeler la détermination de son pays à combattre l’invasion russe, même au millième jour de guerre, date symbolique qui l’a sans doute poussé à ne pas attendre davantage. Les missiles AtacMS (pour «Army tactical missile system») ont visé une cible proche de la frontière, certes, mais aussi étonnamment proche (340 kilomètres) de Moscou, dans la région de Briansk. Toujours prêt à brandir la crainte de l’escalade, Vladimir Poutine a immédiatement mis à jour la doctrine russe sur les armes nucléaires, par un décret élargissant la possibilité de les utiliser, tout en se limitant à la menace d’une riposte «appropriée». Les seuls qui semblent avoir été pris de court sont les dirigeants européens. Il est probable que le président ukrainien les visait lorsqu’il a dénoncé l’absence de réaction des dirigeants du G20 actuellement réunis au Brésil face à l’annonce du maître du Kremlin. «Ont-ils dit quelque chose ? Rien», a-t-il déploré à Kyiv, regrettant une absence de «stratégie forte». La France va devoir bientôt décider si elle suit l’exemple américain en permettant à l’Ukraine d’utiliser contre le territoire russe ses propres missiles de croisière avancés, dont l’acronyme, Scalp ( «Système de croisière conventionnel autonome à longue portée»), ne claque pas moins. C’est qu’il était bien facile de jouer aux cow-boys et aux Indiens, à l’époque où le far-west n’était pas aux portes de l’Europe.

Libération

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