Lutte contre le paludisme : une nouvelle résistance aux traitements standards observée chez les enfants

Lutte contre le paludisme : une nouvelle résistance aux traitements standards observée chez les enfants

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Dans la lutte contre le paludisme, une inquiétude s’ajoute aux alertes des années précédentes : en Afrique, la résistance aux traitements standards du paludisme progresse chez les enfants.

  • Selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), plus de 10 % des enfants atteints de forme grave de paludisme en Ouganda sont porteurs d’une souche de Plasmodium falciparum.
  • Ce parasite présente des mutations génétiques entraînant sa résistance aux molécules dérivées de l’artémisinine, piliers des traitements actuels.

La résistance partielle aux dérivés de l’artémisinine est apparue au Cambodge dès 2008. En 2013, une résistance complète à ces traitements a été détectée chez certains parasites en Asie du Sud-Est. En 2021, le problème s’étend à l’Afrique de l’Est : l’Ouganda, le Rwanda et Djibouti sont touchés, puis l’Éthiopie en 2023.

Formes graves ou compliquées

Les souches résistantes apparues en Afrique ne portaient pas les mêmes mutations responsables de la résistance, sur le gène K13, que celles isolées en Asie. En Afrique, la résistance a émergé indépendamment et plus tard qu’en Asie, car la pression exercée par les médicaments y est moins forte et la variété génétique des souches du parasite plus grande.

Une étude conjointe menée par des équipes ougandaises, kényanes, américaines et anglaises a été menée sur 100 enfants âgés de 6 mois à 12 ans. Tous avaient été hospitalisés pour des formes graves ou compliquées de paludisme, les exposant à un risque d’anémie sévère ou de complications cérébrales, potentiellement mortelles.

Tous ont reçu le traitement standard des infections paludéennes compliquées : une perfusion intraveineuse d’un dérivé de l’artémisinine (l’artésunate), durant un à trois jours – parfois plus –, suivie d’un traitement oral par une thérapie combinant un dérivé de l’artémisinine (ici, l’artéméther) à une autre famille d’antipaludiques (la luméfantrine).

Le Monde