Mercredi 6 novembre, en début d’après-midi, quelques heures après l’annonce de l’élection de Donald Trump, Ben Russell marmonne « Rough day », dure journée.
Le tournage s’est étalé sur une centaine de jours, entre 2022 et 2023. Soit quelques années après l’annonce, en 2018, de l’abandon du projet d’aéroport sur ce territoire, auquel s’étaient opposés des militants écologistes.
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« Direct Action », fascinante expérience de cinéma dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
« Direct Action n’est pas sans lien avec la question démocratique. La ZAD est un territoire de pensée et de refuge. Il y a cette idée d’un collectif précurseur, qui reprend le contrôle »,
souligne Ben Russell, cinéaste expérimental et commissaire d’exposition, qui présente également ses œuvres dans des centres d’art.
Partage politique
Il fallait être en empathie avec les habitants de la ZAD pour pouvoir ainsi filmer les travaux agricoles, mais aussi le goûter des enfants, une séance de piercing, etc.
Tourner en 16 millimètres implique de changer de bobines toutes les dix minutes. Les habitants de la ZAD décidaient d’entrer dans le champ ou pas.
Le temps rimait avec partage politique. « En filmant ces travaux quotidiens, il y a l’idée de transmission d’un savoir-faire. Si le documentaire a des airs de film d’anticipation, c’est que les activités manuelles, sur la ZAD, sont combinées à des activités politiques », analyse Guillaume Cailleau.
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