Fermeture des usines Europhane et Holophane aux Andelys : « Ce sont les deux poumons industriels qui disparaissent »

Fermeture des usines Europhane et Holophane aux Andelys : « Ce sont les deux poumons industriels qui disparaissent »

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L’entreprise Europhane, implantée aux Andelys (Eure), est en proie à des tensions. Le groupe autrichien Zumtobel, propriétaire de l’entreprise, a annoncé la fermeture du site en janvier 2025, entraînant la suppression de 85 emplois.

Les salariés, soutenus par les syndicats et les élus locaux, dénoncent un “dumping social” et demandent une prime de licenciement “supralégale”. Ils s’inquiètent également de leurs perspectives d’emploi dans une région où le taux de chômage est déjà élevé.

Une nouvelle réunion entre les syndicats et la direction d’Europhane est prévue jeudi 21 novembre pour tenter de négocier un accord.

Devant des pancartes de revendications, des employés de l’usine Europhane posent à l’entrée du site, aux Andelys (Eure), le 19 novembre 2024.
  • L’entreprise est située route de la Paix, mais sur place, le décor n’a plus rien de pacifique.
  • Un mannequin de fortune, vêtu d’une combinaison blanche, est pendu par le cou à un panneau de signalisation à l’entrée de l’usine, avec écrit sur la poitrine en lettres majuscules “Salariés français sacrifiés”.
  • Derrière lui, des banderoles sont accrochées sur les grilles : “85 familles dans la rue” ou “Les Andelys désert industriel”.

La direction d’Europhane n’a pas voulu répondre au Monde, mais de source syndicale, Zumtobel, qui réalise plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, a choisi de réorganiser sa production en délocalisant ses usines installées en Autriche et en France vers la Serbie et le Royaume-Uni.

Aux Andelys, les ouvriers d’Europhane ont fait grève pendant trois semaines. “Mais on a dû reprendre le boulot parce que ça commençait à peser financièrement pour beaucoup de salariés”, explique Frédéric Galian, le délégué syndical CFDT.

Pour ces ouvriers, l’espoir de sauver leur emploi est mort, mais ils se battent pour le montant de leurs indemnités de licenciement. “On veut partir dignement et obliger la direction à prendre en compte toutes nos années passées ici”, confie Frédérique Jullien, pilote de ligne lustrerie depuis trente-cinq ans à Europhane.

“Dumping social”

Une nouvelle réunion entre les syndicats et la direction d’Europhane est prévue jeudi 21 novembre pour tenter de négocier une prime de licenciement “supralégale”. “C’est un bras de fer qui commence, mais c’est aussi un calvaire, explique Franck Théroude, délégué syndical CGT. Sur les 85 salariés qui vont perdre leur emploi, la moyenne d’âge est de 54 ans avec trente et un ans d’ancienneté en moyenne. Autant dire qu’à ces âges, c’est très difficile de retrouver du travail dans le coin.”

Le Monde

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