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Le portrait
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Conseil de Dominique Pelicot, la quinquagénaire s’apprête à plaider, à l’issue de plus de deux mois d’audience.
Les applaudissements se sont soudainement tus, aspirés dans la nuit par le passage de Gisèle Pelicot. Seules deux femmes patientent encore dans le hall du tribunal judiciaire d’Avignon. Elles scrutent l’arrivée d’une autre silhouette, fluette, lunettes rouges, le pas rapide. «C’est bien que vous ne défendiez pas les actes, mais l’homme. Vous disiez à la télé être seule, mais vous ne l’êtes pas. Bon courage !» lui glisse l’une d’elles. Béatrice Zavarro est l’avocat (elle tient au masculin) de Dominique Pelicot. Autrement dit, «l’avocate du diable», comme l’a écrit la presse internationale. Dans un restaurant devenu la cantine des acteurs du procès, non loin du palais de justice, cette Marseillaise «pur jus» s’amuse de ce surnom. Ni homme ordinaire ni monstre, elle se refuse à qualifier son insondable client. Ce soutien inhabituel est «grisant», reconnaît celle qui a fêté ses 55 ans à l’ouverture du procès. Sa posture digne, loin des outrances de certains confrères, est saluée jusqu’au banc des parties civiles. Elle se réfugie dans ces encouragements lorsque son téléphone crache les insultes.
Son nom a été soufflé à Dominique Pelicot dans la cour de promenade de la prison. Elle ne sait rien de lui. Il lui paraît «transparent», ce qui la convainc de le défendre, en mars 2021. L’ampleur des faits n’apparaîtra qu’au fil de ses centaines de visites au parloir. Une affaire de cette ampleur se porte normalement en tandem. Son client refuse. «Je l
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