Médicaments antiobésité : Joe Biden ouvre la voie à un remboursement de l’Ozempic ou du Wegovy aux Etats-Unis

Ce mardi 26 novembre, l’administration Biden a annoncé sa volonté de rembourser, via les dispositifs Medicare ou Medicaid, plusieurs médicaments contre l’obésité. Mais la mesure pourrait être rapidement supprimée par le futur ministre de la Santé de Donald Trump, Robert F Kennedy Jr.

Des milliards de dollars d’investissement pour des milliards d’économies. L’administration Biden a annoncé ce mardi 26 novembre la prise en charge à venir, via les dispositifs Medicare (assurance santé des séniors) ou Medicaid (pour les plus défavorisés), de médicaments permettant l’amaigrissement comme Ozempic ou Wegovy. «Cela change la donne pour les Américains qui n’ont pas les moyens d’acheter ces médicaments autrement», s’est félicité le secrétaire d’Etat à la Santé et aux services sociaux, Xavier Becerra, dans une interview accordée à l’agence AP News. Seules les personnes ayant un IMC supérieur ou égal à 30 devraient en bénéficier.

L’objectif affiché par le président démocrate est de lutter contre l’obésité dans un pays où plus de 42% de la population est obèse, selon les autorités sanitaires. Et par la même occasion de faire des économies : si une telle mesure pourrait coûter jusqu’à 35 milliards de dollars «au cours de la prochaine décennie», selon AP News, elle permettrait également de faire économiser au gouvernement des milliards jusqu’ici dépensés pour traiter les maladies chroniques liées à l’obésité.

Autour de 7,5 millions d’Américains pourraient bénéficier de cette mesure, selon Xavier Becerra, alors qu’un mois de traitement pour ce genre de médicament peut dépasser les 1 000 dollars par personne dans le pays. Ces médicaments n’étaient jusqu’à présent pris en charge que pour des malades du diabète ou présentant des risques de maladies cardiaques.

A peine annoncée, déjà supprimée ?

L’Ozempic, qui lutte contre le diabète, le Wegovy, son petit frère antiobésité, et les autres médicaments de la même famille miment une hormone sécrétée par les intestins (GLP-1). Laquelle agit sur le pancréas pour favoriser la sécrétion d’insuline et envoie au cerveau un signal de satiété après l’ingestion de nourriture. Les uns sont donc indiqués contre le diabète de type 2, les autres pour le poids des personnes atteintes d’obésité. Et pour cette dernière indication, leur effet est redoutable : le Wegovy entraîne une perte de 15 % en moyenne au bout d’un an de traitement.

Reste à voir si la mesure annoncée ce mardi sera suivie d’effets puisque Robert F Kennedy Jr., le futur ministre de la Santé de Donald Trump, a déjà pris position contre ces médicaments. Vaccinosceptique assumé, le neveu de John Fitzgerald Kennedy a déclaré dans ses discours ou sur ses réseaux sociaux être opposé à leur remboursement et être à la place favorable à une aide pour que les Américains mangent des aliments plus sains ou s’inscrivent à la salle de sport. «Pour la moitié du prix d’Ozempic, nous pourrions acheter des aliments issus de l’agriculture biologique pour chaque Américain, trois repas par jour, et un abonnement à une salle de sport pour chaque Américain obèse», avait déclaré RFK lors d’une table ronde organisée au début de l’année.

Autorisé depuis 2022 par l’agence européenne du médicament, le Wegovy n’est commercialisé en France que depuis début octobre sous ordonnance. Le patient doit avoir moins de 65 ans, un IMC d’au moins 35 et avoir déjà essayé, sans réussite, de faire un régime. Et il n’est pas remboursé par la sécurité sociale alors que le traitement coûte autour de 300 euros par mois. Quant à l’Ozempic, il n’est destiné qu’aux personnes diabétiques. Mais depuis plusieurs années, il est utilisé par certains, illégalement, pour perdre du poids.