:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/VUJQRFPFTRB55ES3CHOZGH334A.jpg)
Diplomatie
En visite ce jeudi 17 octobre à Bruxelles auprès des 27, Volodymyr Zelensky continue sa tournée auprès de l’OTAN dans l’après-midi pour la présentation de son plan visant à renforcer les capacités militaires de son pays. Pour l’heure, rien n’est gagné.
Après Washington, Londres, Paris, Berlin, Rome et le parlement ukrainien, Volodymyr Zelensky a présenté ce jeudi 17 octobre à Bruxelles son «plan de victoire», martelant que son pays, en difficulté sur le champ de bataille, devait d’abord se trouver en position de force avant de tenter toute négociation avec son adversaire. «L’Ukraine est prête à faire une vraie place à la diplomatie mais, pour cela, nous devons être forts», a-t-il lancé devant les dirigeants des 27 Etats membres.
Volodymur Zelensky termine sa tournée diplomatique en fin de journée avec la rencontre des 32 ministres de la Défense de l’Otan. Levée des restrictions dans l’usage des armes que les Occidentaux fournissent à l’Ukraine, déploiement sur le territoire ukrainien d’armes de dissuasion non nucléaires… Aucune de ces demandes n’a toutefois suscité de soutien clair du côté des Alliés qui l’ont écouté, pour le moment.
A lire aussi
Le plan présenté par Volodymyr Zelensky préconise également d’adresser dès maintenant à Kiev une invitation à rejoindre l’Otan, la seule véritable garantie de sécurité pour son pays, selon lui. Mais là encore, il faudra continuer à faire preuve de patience. Ce jeudi 17 octobre, comme la veille, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, s’est ainsi borné à affirmer que «L’Ukraine sera membre de l’Otan», mais si «la question est de savoir quand, je ne peux pas répondre pour l’instant». Les Etats-Unis, préoccupés par leurs présidentielles qui auront lieu le 5 novembre, se refusent pour l’heure à se positionner plus clairement.
Pour le nouveau secrétaire général de l’Alliance, le plan qui sera «sur la table» de la réunion des ministres de l’OTAN ce jeudi soir, envoie un «signal fort». Mais, il s’est empressé d’ajouter que «cela ne signifie pas que je peux dire ici que je soutiens l’ensemble du plan».
Les pays baltes se sont montrés plus enthousiastes, appelant leurs partenaires à l’Otan et à l’UE à soutenir ce plan. «J’espère que ce plan ne sera pas juste un morceau de papier et qu’il sera suivi d’actions et de mesures», a ainsi jugé le ministre estonien de la Défense Hanno Pevkur. Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, s’est rangé de son côté en rappelant que ce qui se joue en en Ukraine «est une guerre existentielle. La Russie est une menace existentielle pour l’Europe et j’espère que les Etats membres vont continuer à soutenir l’Ukraine.»
Des positions confuses face au risque d’escalade
Plus de deux ans et demi après le début de l’invasion russe, l’Ukraine recule, notamment sur le front oriental du Donbass. En parallèle de l’allocution du président ukrainien, l’armée russe a revendiqué ce jeudi matin la conquête d’un village près de la ville Kourakhove, située au sud de celle de Pokrovsk, un important carrefour logistique pour l’armée ukrainienne.
Dans la capitale belge aussi, plusieurs autres pays se sont montrés prudents, redoutant une escalade avec la Russie ou, plus prosaïquement, avançant des raisons budgétaires. «Notre hésitation est le meilleur moyen et le plus direct vers l’escalade», a toutefois estimé ce jeudi matin à Bruxelles le président lituanien Gitanas Nauseda.
Pour l’Otan la ligne officielle reste la même que depuis le début du conflit, y compris depuis l’arrivée de Mark Rutte au début du mois. «Nous travaillons très dur pour être sûrs qu’ils (les Ukrainiens) l’emportent», a-t-il promis mercredi devant la presse. Mais «il y a plusieurs façons de définir la victoire ou de définir la défaite», fait valoir un responsable de l’Alliance atlantique. A méditer.
Pour certains des 32 pays de cette organisation, les revers de la Russie au début de son «opération spéciale» en 2022 sont déjà une victoire en soi, autorisant un compromis, préférable à une guerre longue et coûteuse, explique un autre diplomate de l’Otan. Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui appelé mercredi 16 octobre à «tout faire» pour empêcher la poursuite du conflit en Ukraine, y compris en discutant avec le président russe Vladimir Poutine, en concertation toutefois avec Kiev. «C’est le pire moment pour entamer des négociations maintenant parce que la Russie se sent la plus forte», a pour sa part averti le président lituanien.
Leave a Comment