Sécheresse, contexte géopolitique… pourquoi le cours du café arabica est à son plus haut depuis 50 ans

Sécheresse, contexte géopolitique… pourquoi le cours du café arabica est à son plus haut depuis 50 ans

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Les conditions météorologiques défavorables et le contexte géopolitique incertain ont poussé le prix de cette variété de café à la hausse, atteignant ce mercredi 27 novembre un record à plus de 3,20 dollars les 450 grammes. Cette hausse devrait se répercuter rapidement sur les consommateurs.

C’est l’une des conséquences directes du réchauffement climatique : les prix de certaines denrées alimentaires s’envolent. Comme le cours du café arabica, qui a atteint ce mercredi 27 novembre son niveau le plus haut depuis près de cinquante ans. La hausse des prix est avant tout liée à «l’offre, que ce soit en Amérique latine ou dans certains pays africains», explique John Plassard, analyste chez Mirabaud. «Les prévisions de production ne sont pas très bonnes pour les six mois qui viennent.»

Au Brésil, des incendies d’une ampleur hors norme, pour la plupart d’origine criminelle, ont sévi pendant plusieurs semaines cet été, de l’Amazonie, au nord, jusqu’au sud de l’immense du pays, favorisés par une sécheresse historique, que les experts attribuent en partie au réchauffement climatique. Résultat, la récolte de café, dont ce géant agricole est le premier producteur et exportateur mondial, est ébranlée : la livre d’arabica (environ 450 grammes), variété la plus aromatique, la plus chère et la plus vendue, a ainsi enregistré un record jamais atteint depuis 1977, à 3,20 dollars.

Décryptage

Après une «longue période sèche et chaude», les arbres caféiers au Brésil avaient profité de «pluies significatives» en octobre, contribuant à «une floraison exceptionnelle dans la plupart des régions productrices de café arabica», selon Guilherme Morya, de Rabobank. Mais l’analyste relève une «incertitude sur le déroulement de la floraison, qui soulève des inquiétudes importantes» sur la récolte 2025-2026. Si les fleurs ne se fixent pas sur les branches, elles ne seront pas en mesure de se transformer plus tard en cerises, qui contiennent les grains de café.

Facteurs géopolitiques

Les facteurs géopolitiques, comme les perturbations du transport maritime dans la mer Rouge, les potentiels droits de douane américains et le futur règlement de l’Union européenne sur la déforestation contribuent à soutenir les prix des matières premières en général et du café en particulier. «Dans ce contexte d’incertitude, les agriculteurs choisissent de ne vendre que ce qui est nécessaire, limitant ainsi l’offre de café sur le marché local», conclut Guilherme Morya.

Ces craintes sur l’offre concernent également le Vietnam, premier pays producteur de la variété robusta, moins chère et utilisée par exemple pour le café instantané. Coté à Londres, le robusta, qui s’échange désormais autour des 5 200 dollars la tonne, avait atteint mi-septembre un prix record de 5 829 dollars, du jamais vu depuis l’ouverture du contrat actuel de référence, en 2008. Ce prix serait même inédit depuis les années 1970 d’après l’agence Bloomberg qui s’appuie sur des archives.

«Il est clair et net que cela va avoir un impact important pour le consommateur», affirme John Plassard, et ce, dès le début de l’année prochaine pour les entreprises qui vont négocier leur contrat de café. Directement touchés, les géants de la vente de café, comme Nestlé, «vont répercuter les prix sur leurs clients». L’entreprise, qui possède Nespresso, Nescafé mais aussi les dosettes de Starbucks vendues en supermarché, a déjà annoncé en novembre qu’elle augmenterait les prix et réduirait la taille de ses sachets au vu d’une érosion des marges, rapporte Bloomberg.

Libération

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