Cessez-le-feu au Liban : le soulagement

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L’édito d’Alexandra Schwartzbrod

Guerre au Proche-Orientdossier

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Ni combats ni bombardements, les Libanais ont connu mercredi 27 novembre leur première journée d’accalmie après deux mois de guerre ouverte entre le Hezbollah et Israël. La trêve tiendra-t-elle ? 

On ne peut que se réjouir qu’après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah le bruit des armes s’arrête enfin, au grand soulagement des Libanais. Les forces et les structures militaires de la milice pro-iranienne ont été sérieusement affaiblies, ce qu’on ne peut pas condamner, mais à quel prix ? Alors que le Liban se remettait difficilement d’une crise économique et politique gravissime, l’armée israélienne a bombardé ses cibles au grand mépris des vies innocentes aux alentours, dont celles de médecins et de secouristes, poussant un grand nombre de familles à fuir, et opérant des destructions importantes dans un pays déjà à genou. Deux mois qui ont réveillé le spectre de la guerre civile et ému la communauté internationale.

Ceci expliquant cela, les pressions ont été intenses pour obtenir un cessez-le-feu. Et, pour tout dire, celui-ci arrange tout le monde. Joe Biden, qui a mis tout son poids dans la balance, voit là un moyen de terminer son mandat avec éclat. Emmanuel Macron, qui a lui aussi œuvré à mettre un terme à cette guerre, redore son blason terni par le chaos politique en France. L’armée israélienne souffle un peu et le Hezbollah compte ce qui lui reste de combattants. Quant à Benyamin Nétanyahou, il voit soudain la France estimer qu’il bénéficie d’une «immunité» face aux accusations de crimes de guerre lancées par la CPI, quel incroyable hasard ! Les plus grandes incertitudes demeurent néanmoins. Comment les autorités libanaises vont-elles pouvoir, sans président et avec un gouvernement de transition‚ garantir cet accord ? L’armée libanaise a-t-elle les moyens de surveiller le sud du Liban ? Pourquoi la force de l’ONU serait-elle plus efficace dans le maintien de ce cessez-le-feu qu’elle ne l’était avant la guerre ? Et puis… il ne manquerait pas quelque chose d’important dans ce début d’accord de paix ? Les Palestiniens, une fois de plus, sont les lésés de l’histoire. Car pendant ce temps à Gaza, l’arrivée du froid et de la pluie rend les conditions de vie plus inhumaines encore.

Libération

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