Voltaire, Zola et escape game : au procès des viols de Mazan, les avocats de la défense en grand oral

Jeudi 28 novembre, les plaidoiries se sont succédé à la cour criminelle du Vaucluse, au cours desquelles c’est surtout la personnalité manipulatrice de Dominique Pelicot qui a été dénoncée.

Jusqu’ici, le message avait été distillé par petites touches, comme pour s’excuser d’avance d’apparaître à la peine. C’était annoncé : alors que les premiers avocats de la défense se relaient depuis mercredi 27 novembre à la barre de la cour criminelle du Vaucluse, chacun semble vouloir, au-delà du cas de son client, planter avant tout sa diatribe personnelle, plus ou moins éclairée, sur les trois mois d’audiences qui viennent de s’écouler, dénonçant d’une même voix la surmédiatisation, les droits de la défense bafoués à commencer par la présomption d’innocence, les réquisitions disproportionnées des deux avocats généraux…

«En France, en 2024, je fais le constat que la mission de la défense est difficile» face au «diktat des médias et de l’opinion publique», pose en ouverture l’avocate Rajae Yassine-Dbiza, convoquant Hugo – «le peuple est effrayant lorsqu’il devient tempête» – pour déplorer les accusés qui se font «huer, cracher dessus, qu’on refuse de servir dans les bars autour du tribunal». Elle défend Andy R., 37 ans, venu au domicile des Pelicot dans la nuit du 31 décembre 2018.

«Un taureau brave peut être gracié»

A sa suite, Me Fanny Pierre, qui défend Quentin H., 34 ans, ancien agent pénitentiaire qui lui aussi croyait à un jeu libertin, dé