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La scène illustre parfaitement le niveau de tension atteint jeudi 29 novembre lors de l’examen de la niche parlementaire de LFI, et plus largement dans la politique française depuis la nomination du gouvernement Barnier – même si tout était trèèèès loin du calme et de la mesure depuis bien longtemps. Il restait une heure et demie avant le gong de minuit et l’échec de l’abrogation de la réforme des retraites, après une journée entière d’obstruction du «socle commun» et sa dénonciation par le NFP et le RN – ce qui a, en cascade, suscité une avalanche de mails et parfois de menaces sur les députés du camp Barnier, dont les amendements et votes (déjà publics) ont été affichés par leurs opposants. Tout était donc réuni pour que ça pète. Et cela n’a pas raté : à 22h30 et quelques, le député MoDem Nicolas Turquois a dû être exfiltré de l’hémicycle par ses collègues mais aussi les huissiers de l’Assemblée car il venait, lors d’une suspension de séance, de s’approcher d’un élu PS «rouge de rage en le pointant du doigt d’un air menaçant à quelques centimètres de son visage», rapporte le Figaro.
22h34, le député Modem Nicolas Turquoi se fait virer par les huissiers après avoir provoquer physiquement des députés de gauche.
Nauffrage de la macronie. pic.twitter.com/oQb9ahYeD0
— Damien Maudet (@damienmaudt) November 28, 2024
«Ma famille a été menacée ! Et ce sont des personnes de ton village !», aurait lancé le député centriste à Mickaël Bouloux. La bagarre est évitée de peu par son président de groupe, Marc Fesneau, mais les insoumis Antoine Léaument et Thomas Portes exigent qu’il «sorte» de l’hémicycle. Nouveau coup de chaud de Turquois, qui finit donc par être évacué. Et Léaument de s’estimer heureux, à la reprise des débats, de ne pas s’être «pris une beigne». Fesneau a ensuite assez mollement déploré l’attitude de son député. «Le député en question s’en expliquera le temps voulu… Il n’y a pas eu d’acte de violence. […] Ce sont des choses qui arrivent.»
Et cette quasi-baston, digne des scènes venues de Parlements lointains que l’on croit inimaginables chez nous, suscite de la part de la coalition au pouvoir des réactions bien moins outrées que lorsque (au hasard) des insoumis sont mis en cause pour leur «violence» ou leur «attitude menaçante», sans qu’ils n’aillent jamais aussi près de l’agression physique. Tout cela a pourtant bien choqué les députés, un élu EPR confiant après coup, tout en sous-entendus bien appuyés : «Tout le monde était chaud. Mais moi je bois des diabolos menthe…» Et un insoumis d’indiquer que Turquois «n’est pas venu s’excuser car pas en état», ajoutant que le centriste avait eu «le coude lourd».
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