En Géorgie, la police réprime par la force une nouvelle manifestation de l’opposition proeuropéenne

En Géorgie, la police réprime par la force une nouvelle manifestation de l’opposition proeuropéenne

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La police antiémeute géorgienne a repoussé à l’aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau les milliers de personnes qui manifestaient ce vendredi 29 novembre à Tbilissi contre un pouvoir accusé de dérive prorusse, notamment depuis qu’il a décidé de repousser les négociations pour entrer dans l’UE.

Un mois après des élections législatives remportées par le parti au pouvoir mais dénoncées comme entachées d’irrégularités par l’opposition pro-occidentale et la présidente, Salomé Zourabichvili, la situation politique menace de dégénérer en Géorgie. Ce vendredi 29 novembre, pour la deuxième soirée consécutive, la police antiémeute a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre des manifestants. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le centre de la capitale, Tbilissi, et avaient bloqué la circulation sur la principale avenue de la ville, à l’appel de l’opposition. Dans la soirée, la présidente a affiché publiquement son soutien au «mouvement de résistance» antigouvernemental.

Le parti au pouvoir (le Rêve géorgien) et le gouvernement qui en est issu sont accusés par les manifestants de détourner cette ex-république soviétique de son ambition d’intégrer l’Union européenne et, au contraire, de vouloir rapprocher Tbilissi de Moscou, alors qu’une partie des Géorgiens considèrent la Russie, qui l’a envahie en 2008, comme une menace, et l’Occident comme un rempart. La Géorgie a obtenu officiellement le statut de candidat à l’adhésion en décembre 2023, mais Bruxelles a depuis gelé le processus, accusant le gouvernement d’opérer un grave recul démocratique. Si les autorités assurent toujours avoir l’intention de rejoindre l’UE en 2030, elles ont annoncé jeudi soir repousser la question jusqu’à la fin de l’année 2028.

«Répression brutale»

Cette décision a conduit des milliers de partisans de l’opposition à descendre dans la rue pour protester, se rassemblant dans la capitale Tbilissi et dans d’autres villes au cours de la nuit. Jeudi soir et vendredi matin, la police antiémeute déjà a tiré des balles en caoutchouc et fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, frappant des manifestants et des journalistes devant le Parlement. En face, les manifestants avaient érigé des barricades qu’ils ont enflammées. Selon le ministère de l’Intérieur, «43 personnes ont été arrêtées» dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon lui, 32 policiers ont été blessés «à la suite des actions illégales et violentes des manifestants».

L’opposition boycotte le nouveau Parlement et les manifestations se succèdent, jusqu’à présent sans faire plier le pouvoir. La présidente, Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, ne dispose que de pouvoirs limités et son mandat s’achève cette année, mais elle exige que la Cour constitutionnelle annule les résultats des législatives. Une demande qui néanmoins a peu de chances d’aboutir. La cheffe de l’Etat a dénoncé la «répression» des manifestations et appelé à une «réaction ferme des capitales européennes». Le Conseil de l’Europe a quant à lui «condamné fermement» la «répression brutale des manifestations» à Tbilissi, s’alarmant aussi de la décision du gouvernement géorgien de repousser ses ambitions européennes à 2028.

La France a quant à elle assuré ce vendredi soir «soutenir les aspirations européennes» des Géorgiens. «Nous sommes préoccupés par les informations faisant état de répressions contre les manifestants et les journalistes et appelons au respect du droit de manifester pacifiquement», selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères, qui assure que «la France continuera de maintenir des liens forts avec la population géorgienne et de soutenir ses aspirations européennes, qui ne doivent pas être trahies».

Mis à jour à 21 h 58 avec la réaction de Paris.

Libération

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