David Shaw : «Un baiser très intense et passionnel, mais un peu dangereux»

Sur deux volumes, ce chanteur producteur et DJ d’origine britannique aujourd’hui basé à Bruxelles, décline avec passion un style entre cold wave pop et electro dansante. Reflet d’une personnalité multifacettes traduite musicalement mais aussi graphiquement par une pochette possiblement vénéneuse. Il nous raconte.

L’image

«Cette pochette peut être considérée comme clivante. Pour moi ce n’est pas du tout choquant, mais si je me place d’un point de vue extérieur, cela peut l’être. L’idée de départ était de refléter l’atmosphère de l’album, son côté humour grinçant, cette représentation d’un amour au vitriol. Une relation c’est un peu la roulette russe et parfois ça tient à pas grand-chose. Cette image est symbolique de cela. Un baiser très intense et passionnel, mais en même temps un peu dangereux.»

La direction artistique

«J’ai travaillé avec Sarah-Lou Sasha Maarek que j’ai rencontré il y a deux ans par l’intermédiaire du collectif parisien Maison Pourpre. J’avais composé la musique d’une de leurs expositions. L’entente avec elle a été très fluide et cela fait du bien dans une relation professionnelle. Je n’avais pas besoin de tout expliquer. Tout démarre en janvier quand je lui ai proposé de réaliser le clip de mon titre The Mechanic of Your Power que j’imaginais en 3D. Elle a accepté et, au-delà de nos références communes, on s’est apporté énormément de choses et ça m’a paru logique de lui confier l’ensemble de la direction artistique du projet. Chaque fois qu’elle me faisait une proposition, c’était toujours très juste.»

La création

«Elle m’a fait plusieurs propositions puis elle est arrivée avec ce collage. J’ai adoré la couleur gris argentée qui me rappelle un peu la Metalbox de Public Image Limited, le côté grinçant, industriel. Ma femme et muse Draghixa (Jovanovic, actrice de films “coquins” des années 90, ndlr) a tourné dans le fameux clip de Demon, You are my High, où deux personnes s’embrassent. Pourtant, ce n’était pas du tout la référence de départ. C’est une coïncidence totale. Mais ça nous a beaucoup amusés quand Sarah-Lou nous l’a montré car forcément on y a pensé. C’est complètement voulu qu’on ne puisse pas définir vraiment le sexe des personnages. Tout comme certaines chansons de l’album comme Open Wild ou Piss & Vinegar, cela reflète notre liberté à Draghixa et à moi dans nos relations intimes. Ce n’est pas un secret.»

David Shaw and the Beat Love Songs With a Kick volume 2 & 3 (HMS Records)