Géorgie : une troisième soirée de répression policière contre les manifestants pro-UE devant le Parlement

Géorgie : une troisième soirée de répression policière contre les manifestants pro-UE devant le Parlement

Главная страница » Géorgie : une troisième soirée de répression policière contre les manifestants pro-UE devant le Parlement

Mobilisation

Les opposants se sont rassemblés samedi 30 novembre dans la soirée contre la décision du gouvernement, accusé de dérive autoritaire prorusse, de repousser les discussions sur l’adhésion à l’UE. La présidente pro-européenne, Salomé Zourabichvili, entend rester en poste.

Pour la troisième soirée consécutive, des affrontements ont eu lieu dans la nuit du samedi 30 novembre au dimanche 1er décembre à Tbilissi devant le Parlement géorgien entre la police et les manifestants pro-européens qui protestaient contre la décision de repousser les discussions sur l’adhésion du pays à l’UE.

La majorité des manifestants ont quitté précipitamment la place du Parlement autour de 2 heures du matin, chassés par les canons à eau de la police. Des tirs de balles de caoutchouc par la police auraient aussi fait des blessés, selon des manifestants. Le ministère de l’Intérieur avait affirmé samedi que «les actions de certains individus présents à la manifestation sont devenues violentes peu après son début» et que la police répondrait «conformément à la loi».

Le service d’enquête spécial de Géorgie a annoncé avoir ouvert une enquête sur des «allégations d’abus d’autorité par la violence des forces de l’ordre contre des manifestants et des représentants des médias». Jeudi et vendredi, des manifestations nocturnes avaient déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes à Tbilissi et dans d’autres villes.

La police dit avoir interpellé près de 150 personnes en deux jours pour «désobéissance» et «vandalisme», tandis qu’au moins 42 policiers ont été blessés.

La présidente pro-européenne du pays, Salomé Zourabichvili, en rupture avec le parti Rêve géorgien, soutient le mouvement de protestation mais ne dispose que de pouvoirs limités. Elle a assuré qu’elle ne quitterait pas ses fonctions comme prévu le 14 décembre. «Tant qu’il n’y aura pas de nouvelles élections et un Parlement qui élira un nouveau président selon de nouvelles règles, mon mandat se poursuivra», a déclaré la présidente.

L’ancienne diplomate française née à Paris a annoncé avoir mis en place samedi un «conseil national» composé de partis d’opposition et de représentants de la société civile, qui assurera «la stabilité dans ce pays». «Je serai la représentante de cette transition légitime et stable», a-t-elle assuré.

Partenariat stratégique «suspendu» par les Etats-Unis

«Il est clair que le recours à la violence contre des manifestants pacifiques n’est pas acceptable et que le gouvernement géorgien doit respecter la volonté du peuple géorgien», a martelé ce dimanche la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, lors d’une visite à Kyiv en Ukraine.

Le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, a «condamné l’usage excessif de la force contre les Géorgiens exerçant leur liberté de manifester». «Nous avons suspendu notre partenariat stratégique avec la Géorgie», a-t-il ajouté, décrivant la décision concernant l’UE comme une «trahison de la Constitution géorgienne». La France, le Royaume-Uni, l’Ukraine, la Pologne, la Suède et la Lituanie ont tous exprimé leur inquiétude.

Le bureau des droits de l’homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a jugé «très préoccupante» l’action des forces de l’ordre «lors de manifestations pacifiques en Géorgie». Elle «constitue une grave violation du droit à la liberté de réunion pacifique».

A lire aussi

Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a remporté fin octobre les élections législatives, dénoncées par l’opposition comme entachées d’irrégularités. Les mobilisations dans de nombreuses villes de Géorgie ont été provoquées par la décision du gouvernement, accusé de dérive autoritaire prorusse, de repousser les discussions sur l’adhésion de ce pays du Caucase à l’UE à 2028.

Des centaines de fonctionnaires, notamment des ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Education, ainsi que des juges, ont publié des déclarations communes en signe de protestation, tandis que de nombreux ambassadeurs géorgiens ont démissionné.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Björk : le livre du live

Pour ses détracteurs, Björk est trop arty et son chant trop criard. Pour ses admirateurs, les trois dates françaises de sa tournée Cornucopia n’auront pas suffi à explorer la richesse…