L’acteur Niels Arestrup, figure emblématique des films de Jacques Audiard et grand homme de théâtre, est décédé dimanche 1er décembre au matin à Ville-d’Avray, à l’âge de 75 ans.
Né à Montreuil-sous-Bois le 8 février 1949, Arestrup était une personnalité forte, d’une nature réservée et intransigeante. Il était capable d’instiller la terreur à travers certains de ses personnages, malgré son enfance modeste.
Son père, Knud, de nationalité danoise, avait fui son pays envahi par les nazis en 1940. Il rencontra Yvonne Turmel à Paris, où il s’arrêta pour fuir vers les États-Unis. Niels naquit de cet amour inattendu, né sous les feux de l’enfer de la guerre.
Solitaire, Niels Arestrup s’expliquait en 2019 : “J’ai toujours une petite difficulté à approcher l’autre, même si, maintenant, les choses sont plus faciles. Reste que ma sensibilité vient en partie de cette émotion particulière, la solitude, qui m’a beaucoup servi. Sans elle, je n’aurais pas fait ce que j’ai fait”.
Après des études écourtées, il se jette dans les bras du théâtre, qu’il apprend auprès de Tania Balachova, disciple de Constantin Stanislavski. En 1988, il fonde sa propre école de formation d’acteur, l’école du Passage.
Un orage gronde sous la douceur
Membre d’une troupe belge dans les années 1960, Arestrup explore des projets variés. Il incarne des personnages troubles, opaques et paradoxaux. En 1976, il joue dans Gilles de Rais l’Infâme de Roger Planchon. En 1978, il joue dans Haute Surveillance de Jean Genet.
Mais c’est Tchekhov qui lui colle le plus à la peau, qu’il interprète plusieurs fois et fait, grâce à lui, une apparition remarquable aux Bouffes du Nord.
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