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TRIBUNE
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Selon le professeur spécialiste en sciences de l’éducation Philippe Meirieu, il faut cesser d’opposer un autoritarisme stérile à un spontanéisme naïf et encourager l’exigence éducative par excellence : «Ose penser par toi-même.»
Un vent de répression souffle sur l’éducation. C’est vrai de l’Education nationale où le souci de l’ordre et la volonté d’élever le niveau se traduisent surtout par des mesures de sélection et d’exclusion. C’est vrai de l’accompagnement des jeunes en galère qu’on menace aujourd’hui d’enfermement tout en supprimant des postes d’éducateur en milieu ouvert. C’est vrai de l’éducation familiale où il faudrait revenir aux «bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves», oser renvoyer les enfants dans leur chambre au moindre débordement (1) et ne pas s’encombrer de scrupules inutiles quand il s’agit de les sanctionner… La «révolution conservatrice» est partout à l’œuvre, préférant systématiquement la répression à la prévention, la sanction au soin, l’exclusion des gêneurs à l’accompagnement des marginaux.
Mona Chollet, dans son dernier ouvrage (2), souligne que cette réhabilitation soft de la «pédagogie noire» ignore les effets désastreux qu’elle a produits depuis des siècles et que dénonçait déjà Alice Miller en 1984 (3) : le repli sur soi ou l’agressivité, la dissimulation ou la surenchère provocatrice, le traumatisme qu’on voudra faire vivre, à son tour, à la génération qui suit. En réalité, l’impatience répressive est toujours vouée à l’échec : en s’acharnant sur les effets et en ignorant
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