Vite vus : «Marmaille» et «Un paese di resistenza»

Une fiction réunionnaise sur une fratrie en ballottage familial et un documentaire sur la politique migratoire en Italie.

«Marmaille» de Grégory Lucilly

Première fiction réunionnaise à sortir dans les salles de métropole, tournée en créole avec un budget non négligeable (3,4 millions d’euros), Marmaille a évidemment bon fond, et un peu plus que ça. Une histoire de gosses en ballottage familial avec de jeunes comédiens non professionnels dans le rôle du frère et de la sœur courage, inclut une prime au mérite d’exister, et à la spontanéité de l’incarnation. L’initiative pourrait briller, malgré les approximations et les grumeaux, dans un registre à l’os plus franchement naturaliste. Mais ne tient hélas pas la route sous cette forme programmatique, encombrée de symptômes télévisuels et lissée en un récit initiatique sur la passion du breakdance de l’ado placé en foyer, avec traditionnel concours de la dernière chance pour échapper à la fatalité sociale. Trop fragile pour capter l’éclat de vérité. S.O

Marmaille de Grégory Lucilly avec Maxime Calicharane, Brillana Domitile Clain, Vincent Vermignon… 1h32

«Un paese di resistenza» de Catherine Catella

«Il y avait des gens sans maison et des maisons vides.» C’est avec cet argument de bon sens que Mimmo, maire du petit village de Riace, en Calabre, a bâti pendant vingt ans une politique d’accueil des migrants qui en avait fait un laboratoire de ce que pourrait être une approche humaine et solidaire de la question. Mais en 2017, avec l’arrivée de Matteo Salvini aux affaires, voici que Mimmo est mis en examen pour aide à l’immigration clandestine. Shu Aiello et Catherine Catella ont alors décidé de faire un film comme on ferait une manif, pour protester et aider le maire et son village à mener le combat. Si Un