A Marseille, devenir acteur de l’éducation populaire

Pour leur 4e édition, les Rencontres de l’éducation populaire, dont «Libération» est partenaire, auront lieu à Marseille du 5 au 7 décembre 2024.

Et si, en chemin, l’éducation populaire avait un peu perdu de vue ses fondamentaux ? Pour leur quatrième édition, les Rencontres de l’éducation populaire portées par la ville de Marseille (et dont Libération est partenaire) replacent en tout cas «le temps libre et l’émancipation» – qu’elle soit individuelle ou collective – au centre des débats pour «faire ensemble, mieux, différemment». «La question de l’émancipation a été plus ou moins invisibilisée alors que, dès l’origine au XIXe siècle, il y a une dimension très politique parmi les différents courants d’éducation populaire», relate Yohan Dubigeon, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne.

Pourtant, depuis le début des années 2000, les choses bougent. Avec d’autres chercheurs, il analyse des mouvements tels que les gilets jaunes ou #MeToo comme un «vecteur d’éducation politique et citoyenne». Le temps libre n’est pas seulement celui, essentiel, des loisirs, de la culture, des vacances ou du sport, il est également celui de la «conscientisation» des rapports sociaux. Mathieu Depoil, doctorant et directeur de la Maison Phare, à Dijon, fait par ailleurs le distinguo entre le temps «libre» et le temps «libéré», que l’on choisit d’utiliser librement pour soi, en étant acteur et pas simple usager. «C’est sur ce temps libéré que l’on s’émancipe», affirme-t-il.

Dans un atelier de cuisine, de danse, mais aussi en pratiquant un sport. Autant d’espaces, de pratiques, où des pédagogies, des dynamiques émancipatrices sont à l’œuvre, loin de la vision libérale d’une émancipation vécue seulement sur un mode de développement personnel.