Le Tchad a créé une commission chargée de piloter la dénonciation de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, avec un « retrait ordonné des engagements bilatéraux », sans précision d’échéance.
- La commission doit « notifier officiellement la dénonciation de l’accord de coopération militaire (…) auprès des autorités françaises par voie diplomatique ».
- Elle doit « élaborer un plan de travail pour la cessation des obligations prévues par la convention, identifier et gérer [ses] aspects juridiques, sécuritaires et logistiques ».
- Elle doit « coordonner avec le partenaire français pour garantir un retrait ordonné des engagements bilatéraux ».
La commission définira son calendrier de travail lors de sa première réunion, dont la date n’est pas encore connue. Le délai de résiliation est de six mois à compter de la notification, selon l’accord.
Pas de « remplacement d’une puissance par une autre »
Cette décision, prise au nom de la « souveraineté », a été annoncée après une « évaluation minutieuse », quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
« Cette décision de rupture ne constitue en aucun cas un rejet de la coopération internationale ni une remise en question de nos relations diplomatiques avec la France », a ensuite assuré le président tchadien Mahamat Idriss Déby, tout en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une « logique de remplacement d’une puissance par une autre ».
Le Tchad accueille actuellement un millier de militaires français sur trois bases. Cette présence est perçue comme un « élément de soutien au régime en place, peu enclin à promouvoir des avancées démocratiques », selon une analyse de l’Institut de relations internationales et stratégiques.
La rupture annoncée par le Tchad intervient après le retrait forcé des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger, auquel s’ajoute désormais un souhait de fermeture des bases récemment formulé par le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye.
Leave a Comment