La sécurité nationale est-elle compromise ? Peut-être. Le téléphone portable du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot a été piraté, selon Mediapart. Cet incident de cybersécurité soulève des questions sur la gestion des risques numériques au sommet de l’État.
Ne cliquez pas !
Tout a commencé le 25 novembre dernier. Alors qu’il participait à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, Jean-Noël Barrot a cliqué sur un lien corrompu reçu via Signal, une application de messagerie cryptée. Heureusement, son homologue bahreïnien, Abdullatif al-Zayani, a permis au ministre et aux services de sécurité de découvrir la supercherie : intrigué par un message inhabituel envoyé depuis le téléphone du ministre français, il lui en a parlé. Un simple message qui a déclenché une mobilisation des services de sécurité pour évaluer l’ampleur de la compromission.
L’ANSSI (l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) a été immédiatement saisie. Selon les résultats de ses premières investigations, il ne s’agit pas cette fois des logiciels espions Predator ni Pegasus, qui ont déjà frappé des hauts responsables français. Cependant, faute de collaboration de Jean-Noël Barrot, l’enquête stagne : le ministre a refusé de céder son téléphone personnel prétextant un calendrier chargé en déplacements diplomatiques. Selon les analyses des experts, des données sensibles ont pu être compromises, ce qui mettrait en péril la sécurité nationale et les relations diplomatiques… mais impossible d’aller plus loin pour l’instant.
Il avait pourtant porté un projet de loi contre le phishing
Jean-Noël Barrot avait lui-même porté, en 2023, un projet de loi visant à contrer les campagnes de phishing. Le phishing est une technique de fraude en ligne visant à tromper les utilisateurs pour qu’ils révèlent des informations personnelles sensibles, comme des mots de passe ou des données bancaires, souvent par le biais de messages ou sites Web piratés ou copiés.
Devenu ministre des Affaires étrangères, la légèreté de Jean-Noël Barrot face à une menace qu’il connaissait bien interroge.
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