Tempête Leslie : « Je n’ai jamais vu ça de ma vie », témoigne Lucile, habitante d’Annonay, dont le centre est inondé

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«Je n’ai jamais vu ça de ma vie », s’exclame Lucile, 33 ans, depuis la maison de ses parents à Annonay, en Ardèche. « Tout le centre-ville est inondé, les écoles ont été évacuées, la gare routière est immergée, les voitures ont de l’eau jusqu’en haut des vitres, les cours d’eau ont débordé dans les rues. C’est impressionnant ! », décrit-elle à 20 Minutes « en direct ». Depuis cette nuit, le département, comme la Haute-Loire, est touché par des précipitations « exceptionnelles ».

« On entend des sirènes dans tous les sens, des hélicoptères survolent la ville en continu… C’est une ambiance un peu spéciale, digne des scénarios des films catastrophes. C’est très stressant », reprend la jeune femme, le bruit de la pluie qui frappe les fenêtres en fond sonore.

« C’est devenu très inquiétant »

Depuis son domicile, « un peu excentré » par rapport aux fortes inondations, elle décrit des intempéries « ultrapuissantes ». « Je suis née ici, mes parents n’ont jamais quitté la région : il n’y a jamais rien eu de tel à Annonay », assure-t-elle en se remémorant une tempête en 1997 mais qui n’était « finalement que du vent ».

Le centre-ville d'Annonay, complètement inondé ce jeudi
Le centre-ville d’Annonay, complètement inondé ce jeudi  - L.B

Cette Annonéenne confie ne pas avoir « réalisé » la gravité de cette vigilance rouge pluies-inondations de Météo-France. Lorsque l’annonce a été faite, elle a tout de même choisi de dormir près de la société familiale, « au cas où il faille rehausser les stocks ». « Je ne pensais pas que ce serait à ce niveau-là, avoue-t-elle. Ce matin, ma collègue a mis quarante-cinq minutes pour venir, un trajet qu’elle fait habituellement en dix minutes. Les routes étaient barrées, certaines finissaient en cul-de-sac, déjà prises par l’eau. Au fur et à mesure de la matinée, c’est devenu très inquiétant. »

La jeune femme raconte qu’elle a reçu trois alertes sur son téléphone. « La première, vers 6 heures du matin, préconisait d’éviter les déplacements, la deuxième, à 8h30, incitait les personnes qui le pouvaient à rester chez elles. Puis la dernière, une heure et demie après, c’était ”chez vous, restez confinés” », détaille-t-elle. Ses employés ont récupéré leurs enfants pour se réfugier à leurs domiciles.

« Rien à faire à part se mettre en sécurité »

Pour voir l’ampleur des dégâts, la jeune femme s’est aventurée dans les rues aux alentours. « En l’espace de dix minutes, l’eau avait progressé de 3 ou 4 mètres, témoigne-t-elle. C’est fou, parce qu’on voit déjà que le passage violent des cours d’eau a fait des trous dans la chaussée, il emporte avec lui des bouts de bois ou même des détritus. Les poubelles commencent à flotter. »

Le restaurant du meilleur ami de Lucile a été absorbé par les cours d'eau en crue, qui ont débordé dans le centre-ville d'Anonnay, ce jeudi matin.
Le restaurant du meilleur ami de Lucile a été absorbé par les cours d’eau en crue, qui ont débordé dans le centre-ville d’Anonnay, ce jeudi matin. - L.B

Elle pense aussi à tous ses connaissances qui ont des commerces dans l’avenue principale. Le restaurant de son meilleur ami a été complètement absorbé, une photo montre un torrent qui se déverse sur la route depuis les fenêtres de l’établissement. Elle raconte également qu’une de ses amies a voulu « sauver un chat » coincé dans un arbre et s’est retrouvée avec de l’eau « jusqu’au nombril ».

De son côté, Lucile, qui reprend l’entreprise familiale La Tannerie Dumas, a monté les articles, coupé l’électricité dans tous les locaux. « En faisant un peu le tour, j’ai vu que des vitres avaient explosé avec l’intensité des pluies, précise-t-elle. Dans un des garages, l’eau commence à s’infiltrer. Mais, pour l’instant, on se sent toutes et tous un peu démunis. On n’a rien à faire dans l’immédiat à part se mettre en sécurité. »

20 Minutes

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