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Série
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L’œuvre-monde du réalisateur allemand suit le quotidien d’un village de Rhénanie sur plusieurs générations. Et fait l’état des lieux d’une mémoire bouleversée par un siècle de traumatismes.
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La patrie («Vaterland» en allemand), terre des pères. Longtemps (et encore aujourd’hui), le mot ne passait pas. Et comment le pouvait-il pour cette génération d’après le nazisme et la Shoah, ayant grandi dans le silence, la honte et la culpabilité des aînés dont il fallait bien porter le poids. «Je suis l’enfant d’une société criminelle», dira Edgar Reitz, l’auteur d’une série-monde, fassbinderienne (on songe à Berlin Alexanderplatz), un film-monstre de 56 heures qui, dès sa diffusion sur la télévision allemande en 1984, allait réconcilier tout un peuple avec son Histoire. Heimat. Titre intraduisible, à la fois terre des origines, le «chez soi», un cocon idéalisé par le souvenir. Non pas la patrie mais la matrice. Et là tout s’éclaire, car si cette fresque hors norme s’arrime à la vie d’une famille paysanne, les Simon, et de tout un village (fictif), Schabbah, dans le Hunsrück en Rhénanie, de 1919 jusqu’à la chute du mur de Berlin, puis la réunification et les années 2000 – sans oublier le préquel sur l’exode de leurs ancêtres au Brésil vers 1840 –,
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