Les Niçois, la lassitude après la censure : «Les politiques nous prennent pour des imbéciles depuis la nuit des temps»

Sur le marché, les passants expriment leur ras-le-bol devant la crise politique et le blocage du budget, qualifié de «triste spectacle».

A Nice, Jacques fait ses courses ce dimanche matin avec deux paniers en osier. Il reste encore beaucoup de place à côté des boîtes d’œufs : le marché de la Libération ne fait pas son bonheur. «C’est comme au gouvernement. Lui aussi périclite, compare-t-il. Il n’est pas de bonne qualité. Et c’est une fatalité.» Il ne s’arrêterait plus dans la métaphore. De son propre aveu, Jacques est un «vieux cheval» du marché et de la politique. Il ne manque pas un samedi pour faire les courses, il ne rate pas une élection pour donner son avis. Mais depuis la motion de censure et le renversement du gouvernement, le retraité reste figé. «Moi, à la place de Macron, je ne nommerais personne, lance-t-il. Car la situation va être exactement la même qu’avant. On peut rester sans gouvernement.»

A 80 ans, Jacques a toujours tenu son vote secret, même si on comprend qu’il est ancré à droite. Voilà Jean-Pierre, son «copain macroniste». Lui verrait bien Bruno Retailleau à Matignon, «le seul qui s’est un peu bougé». Et avant, la chute du gouvernement ? «C’est triste pour un grand pays comme la France, dit Jean-Pierre. On est au fond du tr