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Sur CNews, un journaliste a assuré samedi que l’enquête sur le drame avait mené à un non-lieu, ce qui n’est pas le cas. Le parquet de Paris confirme ce dimanche 8 décembre à «Checknews» que l’information judiciaire est toujours en cours.
A l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris samedi 7 décembre, Michel Chevalet, présenté comme journaliste scientifique, était invité de la matinale de la chaîne CNews afin d’évoquer les différentes phases de reconstruction de l’édifice. Au terme de son intervention, il est interpellé par le journaliste Eric Revel : «On n’a jamais eu la conclusion de l’enquête. Cette enquête n’a officiellement jamais été conclue, je parle sous votre contrôle Michel Chevalet, on ne sait pas, en réalité, ce qu’il s’est passé.»
Réponse de Michel Chevalet : «Le dossier a été refermé très rapidement pour dire un non-lieu. C’était le laboratoire de la préfecture de police de Paris qui a été dessaisi et maintenant, c’est classé secret-défense.»
Sur les réseaux sociaux, plusieurs commentateurs, notamment au sein de la sphère complotiste, réagissent à cette supposée «information» en avançant des «hypothèses» comme une volonté de dissimuler un attentat.
En réalité, cinq ans après – et comme le confirme le parquet de Paris à CheckNews ce dimanche – l’information judiciaire est toujours en cours. Ce qui implique que, comme le fait remarquer Eric Revel, les causes de l’incendie demeurent inconnues à ce stade. Par ailleurs, aucune mise en examen n’a eu lieu.
Fin novembre, à l’approche de la réouverture, plusieurs articles de presse ont réalisé un point complet sur l’état d’avancement de l’enquête. Comme le rappelle ainsi France Info, une information judiciaire était ouverte contre X le 26 juin 2019 du chef de «dégradations involontaires par incendie par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité».
Expertises sur les scellés
On apprend dans cet article que «toutes les expertises sur les scellés sont rentrées» et que c’est désormais leur exploitation qui prend du temps – il faudra compter «encore plusieurs mois» déclare ainsi le parquet de Paris. De même, l’AFP apprenait en novembre par le parquet que de nouvelles expertises, réclamées en 2023, «ont été réalisées, mais vu l’aspect extrêmement technique, les magistrats instructeurs en ont demandé une synthèse pour voir s’il est possible de déterminer une cause de l’incendie». En outre, l’AFP notait que «le juge d’instruction a ordonné une expertise demandant la modélisation en 3D du départ de la flamme à partir des images qui ont été prises lors des faits. Cette modélisation permettra d’y confronter les différentes hypothèses».
Le foyer de l’incendie est quant à lui identifié : en l’occurrence, il s’agit d’une zone dans les combles, au niveau d’une poutre de la charpente. Enfin, à ce stade, la piste accidentelle semble toujours privilégiée. C’est ce qu’ont en tout cas déclaré les deux procureurs successifs : Rémy Heitz d’abord, au terme de l’enquête préliminaire, puis Laure Beccuau, en avril dernier.
«Confidentiel défense»
Sollicité par CheckNews, Michel Chevalet n’a pas encore donné suite afin d’étayer ses propos sur un dossier désormais classé «secret-défense». Peut-être s’agit-il d’une confusion avec des articles de la presse italienne et suisse, publiés en avril 2019, affirmant qu’un rapport de recherche, portant sur l’évaluation des risques encourus par Notre-Dame et d’autres monuments français, avait été classé «confidentiel défense».
A l’époque, CheckNews était revenu sur l’existence de ce rapport, intitulé «Cathédrales durables» et remis en 2016 par Paolo Vannucci, professeur de mécanique à l’université de Versailles. Lancé en 2015 dans le contexte d’attentats en France, ce rapport s’intéressait surtout aux risques d’explosions et d’incendies dans les cathédrales. Auprès de CheckNews, le CNRS expliquait alors que le rapport avait été remis au fonctionnaire défense du CNRS puis «aux autorités compétentes qui l’ont classé “confidentiel défense”. Un tel classement entraîne que le document n’a pas pu être rendu public».
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