European Film Awards : le cinéaste Jacques Audiard et l’acteur Abou Sangare récompensés

European Film Awards : le cinéaste Jacques Audiard et l’acteur Abou Sangare récompensés

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Remise de prix

Pour la deuxième année consécutive, la cérémonie européenne a largement plébiscité des films français. Vainqueur dans cinq catégories, le film d’Audiard «Emilia Pérez» s’engage sur la route longue et semée d’embûches menant aux oscars.

Les rageux, ultralibéraux ou d’extrême droite, qui ne cessent de vilipender la production de cinéma française qu’ils se plaisent à décrire comme intégralement «financée par nos impôts», contre-vérité en forme de running gag, en sont pour leur frais ou leur venin. Les European Film Awards, décernés cette année à Lucerne (Suisse), ont largement plébiscité les films français ou coproduits par la France. Le grand vainqueur est Jacques Audiard dont la comédie musicale Emilia Pérez remporte cinq récompenses : meilleur film, réalisateur, scénario, montage et actrice pour Karla Sofía Gascón dans le rôle-titre. Produit par Why Not Productions, fondé et dirigé par Pascal Caucheteux, fidèle (et chanceux) producteur d’Audiard depuis De battre mon cœur s’est arrêté en 2005, le film, présenté en compétition à Cannes (remportant le prix du Jury et un prix d’interprétation féminine collectif) est sorti en France fin août et a franchi le cap du million d’entrées. Jacques Audiard, 72 ans, est donc monté à plusieurs reprises sur scène, saluant son équipe mais aussi le système de financement du cinéma français : «Nous avons tellement de chance de faire du cinéma en Europe, surtout en France où nous bénéficions de soutiens indispensables comme le CNC et la région Ile-de-France.» Emilia Pérez s’avère aussi un très bon choix pour le styliste Anthony Vaccarello, qui, à la tête de la maison Saint Laurent, a mis un pied décisif dans la production de cinéma et abondé au budget du film estimé à 25 millions d’euros. Le long métrage est censé se passer au Mexique mais a été tourné en France.

«Emilia Pérez» dans la course aux oscars

La victoire d’Audiard vient doubler celle de Justine Triet et de son Anatomie d’une chute l’an dernier qui emportait meilleur film, réalisatrice, scénario, meilleure actrice (Sandra Hüller) et montage (Laurent Sénéchal) avant de s’élancer à l’assaut des oscars où Justine Triet et Arthur Harari remportaient celui du meilleur scénario. Pour l’heure, Emilia Pérez est justement le film choisi en commission pour représenter la France aux oscars du meilleur film étranger, en attendant que les nominations ne tombent.

Même si les European Film Awards entendent se présenter comme des «oscars européens», ils n’ont pas la même notoriété ni force de propulsion pour convaincre les membres de l’Académie américaine de laisser entrer plus de films non-américains dans la catégorie générale. La route est longue et semée d’embûches comme ont pu le vérifier Maren Ade et Toni Erdman en 2017 qui après cinq prix européens (dont meilleur film et réalisatrice) loupait l’oscar du meilleur film étranger ou encore, plus près de nous, le Suédois Ruben Ostlund et la palme d’or Triangle of Sadness, quatre gros prix européens, en lice pour l’oscar du meilleur réalisateur et meilleur film à Los Angeles mais bredouille à l’arrivée.

Mais Emilia Pérez se trouve être coproduit par Netflix qui le distribue sur sa plateforme aux Etats-Unis et entend pousser son avantage dans la course aux oscars avec le film d’Audiard, les précédentes campagnes n’ayant pas permis à la firme dirigée par Ted Sarandos de décrocher une statuette honorifique avec, par exemple pour les plus nominés, Roma d’Alfonso Cuarón ou The Power of the Dog de Jane Campion.

Prix massif pour Abou Sangare

Parmi les autres très bonnes nouvelles de ce palmarès, il faut citer le prix du meilleur acteur au non-professionnel Abou Sangare pour son rôle de livreur dans l’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, prix d’importance après celui déjà obtenu à Cannes. D’autant plus pour Abou Sangare, venu en France mineur, installé à Amiens, et toujours en attente de l’obtention de sa régularisation (il déposait en octobre une quatrième demande), qui se voit à nouveau honoré d’un prix massif dans une catégorie où concourrait notamment Franz Rogowski pour Bird d’Andrea Arnold ou Daniel Craig pour Queer de Luca Guadagnino. Abou Sangare n’était pas présent à la cérémonie.

Le prix du meilleur film d’animation est allé à Flow du réalisateur letton Gints Zilbalodis, qui est une coproduction française.

Le satisfecit du secteur au niveau européen vient parachever e dernier bilan CNC très positif des chiffres de fréquentation des salles en France avec 161 millions d’entrées sur les 11 premiers mois de 2024 avec une part de marché de 46 % pour les productions française (avec en ce moment, la locomotive l’Amour ouf de Gilles Lellouche, 4,5 millions d’entrées pour l’heure et ce n’est pas fini).

Libération

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